Bain de jouvence complet pour le centre d'innovation alimentaire de Roquette

Ici le nouveau laboratoire d'analyses sensorielles où des panellistes vont tester des produits sous tous leurs aspects , texture et goût, et jusqu'à leur croustillance. Ici le nouveau laboratoire d'analyses sensorielles où des panellistes vont tester des produits sous tous leurs aspects , texture et goût, et jusqu'à leur croustillance.

Le groupe familial nordiste a achevé un programme de deux ans pour repenser son centre de recherche applicative sur les produits alimentaires au sein de son usine de Lestrem. Un investissement de 4,5 M€ qui donne au major mondial des ingrédients végétaux un outil entièrement modernisé au profit de ses innovations végétales. Avec un maître-mot : accélérer. C'est ici que sont nées maintes innovations, parmi lesquelles le chewing-gum sans sucre lorsque Roquette a développé le polyol, ou encore la maltodextrine que l'on retrouve aujourd'hui dans 18 milliards de biberons par an et dont Roquette est leader mondial.

 

"Le sens du goût est primaire"

Le centre s'étend sur 2 500 m2 et regroupe un arsenal complet d'équipements et de moyens pour rechercher des solutions semi-industrielles en fonction des desiderata des clients. Exemple : une extrusion à haute teneur en eau, une ligne à ultra-haute température avec injection directe de vapeur ou encore un simulateur de compression pour comprimés. Tous les aliments sont au menu, des produits laitiers aux boissons en passant par les alternatives à la viande, la confiserie, la boulangerie, la nutrition spécialisée pour les seniors comme pour les athlètes ou les patients post-opératoires. Le centre dispose notamment d'installations permettant des essais à l'échelle pilote, comme cette mini-ligne de fabrication puis d'enrobage de chewing-gums, mais aussi une cuisine de démonstration et un laboratoire d'analyse sensorielle où des salariés vont tester de la manière la plus objective possible la texture, la croustillance, le goût voire jusqu'au bruit. Les couleurs sont neutralisées, parfois les testeurs vont même utiliser des pince-nez, tout est très normalisé. 90 panellistes - l'équivalent des nez en parfumerie - réalisent annuellement quelque 300 panels. Cette étape humaine est complétée par des données analytiques. « Le sens du goût est primaire, Si ce n'est pas bon, vous rejetez. La force du goût est intrinsèque à l'être humain », expose Isabelle Roulier, responsable des services techniques consommateur pour l'alimentaire.

Le centre emploie 30 spécialistes scientifiques et techniciens, en coordination avec les autres centres de recherche applicative dans le monde : Chine, Singapour, Inde, USA et japon, soit 40 autres experts en phase avec leurs plaques géographiques.

« Nous pensons être encore mieux positionnés face à des besoins qui évoluent très vite chez le consommateur et sur les tendances du futur », juge Pascal Leroy, vice-président senior des ingrédients de base chez Roquette. Dans le viseur notamment, tous les aliments à base de protéines de pois, l'ingrédient dont Roquette s'est fait le leader mondial en quelques années, et qui vient concurrencer notamment les alternatives en protéines de soja, au bilan carbone bien moins efficace.  

Quel impact pour l'avenir économique et commercial de Roquette ? L'entreprise reste chiche de chiffres -une discrétion congénitale qui ne lui a cependant pas nui jusque là, à l'évidence...- mais on comprend que même si l'investissement n'est pas colossal (Roquette aura investi cinq fois plus dans sa station d'épuration récemment), il est tout à fait stratégique. Le 7 juin, le groupe familial recevait du reste une centaine de clients en avant-première pour leur présenter le nouvel outil, un argument commercial et technique de premier plan et une vitrine des savoir-faire de Roquette. 

L'entreprise vit aujourd'hui manifestement une nouvelle étape de haute importance dans sa longue histoire.

 

Plus de deux fois la taille de Bonduelle ou Lesaffre

Roquette dispose sur Lestrem d'un des plus gros sites industriels de France. Né d'une féculerie de pommes de terre en 1933, il s'étend aujourd'hui sur 150 hectares, à cheval sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Il y compte 57 ateliers, qui sont autant de petites usines, traitant chaque année un million de tonnes de blé et autant de maïs, soit un flux de 4 à 5 trains complets quotidiens. Le site emploie 2 800 des 8 000 salariés du groupe, qui a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 5 mds €, à comparer par exemple aux 2,2 mds € de Bonduelle ou Lesaffre la même année.