Carmelo Scarna, PDG du groupe Scarna : « Nous voulons farouchement rester inde?pendants »
Vous e?tes très rapidement passés du statut de PME à ETI. Quelle est votre recette ?
Au de?part, nous travaillions tous les cinq et je ne vous cache pas qu'en tant que famille italienne, ce fut parfois complique? ! Chacun avait besoin de trouver sa place. Nous avons alors monte? EDIFI Ba?timent, puis de?cide? dans la foule?e d'externaliser nos me?tiers avec la cre?ation d'un autre site.
Que manque-t-il en France pour qu'il y ait plus d'ETI ?
Les entreprises de notre taille ont tendance a? se faire absorber. Il faut vraiment de la pugnacite? et l'envie de de?fendre des valeurs et un nom. Nous autodidactes, avons e?te? e?leve?s avec ce de?sir. En 1992, nous ne?tions encore quune vingtaine. Nous pouvions aller chercher des chantiers et les re?aliser nous me?me puisque nous sommes tous issus du chantier. Il faut aussi pouvoir s'appuyer sur des gens comme l'IRD. Seul c'est tre?s complique?. Nous voulons farouchement rester inde?pendant mais je ne fais pas de plan sur la come?te. C'e?tait la volonte? de mon pe?re, de?ce?de? il y un an : investir sur les ge?ne?rations futures, tout en les laissant travailler ailleurs. Une partie de la 3e ge?ne?ration nous a dailleurs rejoints, ce qui nous booste. Il y a une tribu Scarna puisque douze membres de la famille travaillent dans
le groupe.
Que vous apporte cet ADN familial ?
Mon fre?re Gino parle des 3F : « Force et Faiblesse de la Famille ». Nous sommes tre?s soude?s. Dans des pe?riodes comme celle-ci nous re?ussissons a? faire des offres groupe?es pour donner du travail a? tout le monde. Ca c'est une force. Mais en famille, on agit diffe?remment, ce peut-e?tre une faiblesse. On a eu des moments difficiles parce que chacun avait besoin de trouver sa place. Mais globalement c'est un point fort.
Comment-vous-positionnez- vous face à d'autres entreprises régionales comme Ramery ou Rabot-Dutilleul ?
Nous partageons des valeurs familiales mais Scarna reste a? taille humaine, notamment parce que nous fonctionnons par entite?s. Je pense que nos salarie?s arrivent a? discuter avec nous sans passer par x directeurs.
Vous sentez-vous soutenu ou freiné dans votre développement ?
Je ne me sens pas particulie?rement soutenu. Entre la loi de modernisation e?conomique, la baisse de lactivite?, la gestion des encours, et les tre?soreries tendues, la situation est difficile. Travailler avec Ose?o est de?sormais monnaie courante. Mais quand 60% de la commande est publique, on ne peut pas attendre que les paiements tombent. Les freins, nous les actionnons nous-me?mes en raison des perspectives d'avenir, me?me si notre carnet de commande est tout a? fait correct.
Comment envisagez-vous l'avenir : diversification, croissance externe ?
Notre priorite? : assurer notre carnet commande et consolider le groupe. Nous re?fle?chissons a? la cre?ation d'un de?partement bardage pour le marche? de la re?habilitation e?nerge?tique dans lequel on se faufile
Recueilli par Julie Dumez
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