Clap de fin pour Camaïeu placée en liquidation

Camaïeu, née à Roubaix en 1984, a été placée en liquidation judiciaire ce mercredi 28 septembre. Camaïeu, née à Roubaix en 1984, a été placée en liquidation judiciaire ce mercredi 28 septembre.

Le sort de l’enseigne roubaisienne de mode féminine, et de ses 2 600 salariés, a été fixé ce mercredi 28 septembre par le tribunal de commerce de Lille Métropole après 3 heures de discussions.

Liquidée ou non ? Telle était la grande interrogation ce jour pour Camaïeu. Ce qui était certain, c’est qu’il y aurait sans nul doute un avant et un après 28 septembre pour l’enseigne de mode féminine née à Roubaix en 1984. Après examen du dossier par les juges du tribunal de commerce de Lille Métropole, le couperet est (enfin) tombé ce mercredi en fin après-midi : Camaïeu est placée en liquidation judiciaire. C’est donc la fin pour l’entreprise qui compte à ce jour 517 magasins et ses 2 600 salariés (500 en Hauts-de-France).

250 M€ de dettes

Reprise en 2020 par Hermione People & Brands (HPB), division distribution de la Financière immobilière bordelaise (FIB) de l’entrepreneur Michel Ohayon, l’enseigne avait demandé cet été son placement en redressement judiciaire. Celui-ci a été accordé le 1er août par la justice, assorti d’une période d’observation de six mois. Sur le fil, la marque nordiste était criblée de 250 M€ de dettes, notamment d’impayés de loyers. A cela s’ajoutaient, selon HPB, une « cyber-attaque d’une ampleur exceptionnelle en juin 2021 ainsi que les conséquences de la guerre en Ukraine et l’augmentation du prix des matières premières ».

Sollicitation de l’Etat « non réaliste »

La semaine dernière, Camaïeu apprenait le retrait de l’unique candidat à sa reprise, le fonds américain Gordon Brothers. Le même qui avait racheté, au printemps dernier, la marque Orsay (sans les 650 magasins) aux mains de la famille Mulliez. De son côté, l’actionnaire de Camaïeu préparait un plan de continuation — qui envisageait la fermeture de 200 boutiques — lui permettant de poursuivre l’activité. Mais pour le boucler, il lui fallait trouver pas moins de 90 M€, nécessaires pour payer les salaires et financer les collections automne-hiver.

Michel Ohayon avait alors sollicité une avance de l’Etat lundi 26 septembre pour éviter la liquidation. En vain. Bercy jugeant cette demande « non réaliste », d’après le journal Le Monde. Rajoutant que l’Etat ne pouvait « en aucun cas se substituer aux actionnaires privés ». Et rappelant les « plus de 40 millions d’euros d’aides ont déjà été apportés à l’entreprise depuis le début de la crise du Covid ».

Peu avant que le tribunal ne se penche sur le cas Camaïeu ce mercredi, la Région Hauts-de-France et le MEL s’étaient dit prêtes à participer au sauvetage de l’enseigne et « mettre de l’argent sur la table », à condition que l’Etat fasse un geste.

 

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