Conjoncture : légère amélioration au S2, perspectives très incertaines

La CCI Hauts-de-France a organisé une nouvelle enquête de conjoncture auprès de 2550 répondants chefs d'entreprises régionales. Le climat reste très incertain avec de fortes disparités sectorielles.

 

La CCI Hauts de France vient de finaliser une nouvelle enquête de conjoncture. Celle-ci fait ressortir un recul du chiffre d'affaires au deuxième trimestre pour 38% des chefs d'entreprise, un volume qui atteint 45% dans le commerce de détail. La baisse des ventes atteint pour eux une moyenne de -27%. Les trésoreries apparaissent « sous haute tension », affirme l'étude, qui fait état de 32% de chefs d'entreprises indiquant une trésorerie mauvaise. Le commerce de détail est le plus atteint (41%) tandis que transport logistique (24% ), industrie (25% ) et commerce de gros ( 3% ) s'en sortent mieux.

Près de la moitié des commerçants de détail affichent un recul de fréquentation au S2, pour une moyenne générale de 39%, c'est un léger mieux par rapport à l'enquête précédente (44%). Pour près d'un tiers des dirigeants, les performances à l'international se dégradent, mais dans des proportions moindres qu'à la dernière enquête (- 26% de ventes au lieu de – 32%).

 

35% des projets d'investissements seraient menacés

 

Quelles prévisions pour le troisième trimestre ? En moyenne, la majorité des dirigeants anticipe une stabilité. 26% tablent sur une dégradation et 22% pensent que l'activité va s'améliorer. Mais le constat est variable d'un domaine à l'autre : le commerce de gros est le secteur le plus pessimiste, 32% des professionnels prévoyant une dégradation, devant le commerce de détail (30%). Le transport logistique est beaucoup plus souriant, seuls 11% anticipant une dégradation. 68% estiment que l'emploi devrait rester stable, seuls 10% pariant sur un recul.

Mais le climat d'incertitude pèse sur les prévisions d'investissement : 29% des dirigeants indiquent avoir un projet, mais 35% d'entre eux estiment que le climat actuel pourrait le remettre en question, seuls 41% étant sûrs de le maintenir. Le secteur des cafés hôtels restaurants et les services aux particuliers sont les plus pessimistes, 45% indiquant ne pas maintenir leurs investissements.

Le climat général reste d'ailleurs marqué par de nombreuses inquiétudes : 42% se disent fortement impactées par la hausse des matières premières, 41% par le recul du pouvoir d'achat et encore un tiers par la flambée de l'énergie. On relèvera que 36% des entreprises et 41% des artisans ont vu leur facture d'énergie grimper au premier semestre entre 10 et 25%.

Au-delà, ils sont encore 23% parmi les artisans et 21% pour les dirigeants d'entreprise à estimer avoir un risque de pérennité pour leur activité. L'optimisme gagne toutefois un peu de terrain par rapport au premier trimestre, avec un total de 54% de dirigeants positifs (48% chez les artisans).