Les TPE-PME peinent à recruter, la Région et Pôle emploi leur viennent en aide

L'activité économique des Hauts-de-France repart à la hausse, comme viennent de le pointer les indicateurs trimestriels de l'Insee. Cette reprise d'activité s'accompagne de tensions sur le marché de l'emploi, notamment pour les TPE et PME de notre région: compétences introuvables, recrutement dans l'urgence, inadéquation entre la réalité des postes et les exigences du recruteur sont autant de freins à l'embauche.

La Région et Pôle emploi ont décidé de s'allier pour tenter d'apporter des solutions "concrètes, adaptées et sur-mesure" à travers le binôme Pôle emploi - Proch'emploi (le dispositif régional créé en janvier 2016 pour rapprocher demandeurs d'emploi et entreprises). Une nouvelle expérimentation a été lancée le 5 avril en présence de Xavier Bertrand, la ministre du travail Murielle Pénicaud, le directeur général de Pôle emploi Jean Basseres, la directrice régionale de Pôle emploi Nadine Crinier et Philippe Lamblin, chargé de mission expérimentations emploi Hauts-de-France.

Comment se mettra t-elle en place ? Une entreprise qui peine à recruter depuis un mois peut joindre la Région (0 800 02 60 80). L'équipe en charge du dispositif, sous la houlette de Philippe Lamblin, s'engage à prendre un rendez-vous avec le dirigeant pour se rendre au sein de sa société, y établir un diagnostic et comprendre ses besoins. La Région et Pôle emploi se donnent un mois pour proposer une série de candidats potentiels, avec une formation si nécessaire. "On met beaucoup d'argent sur la table pour la formation des demandeurs d'emploi. Et moi, je mets de l'argent quand il y a des emplois à la clé. Il faut qu'on arrête de former par habitude mais pour les besoins de l'entreprise !", a lancé le président de la Région, en admettant que le délai d'un mois est très court.

 

Garde d'enfant et mobilité

 

La sélection finale revient à l'entreprise. La personne embauchée pourra quant à elle se rapprocher de la Région pour bénéficier d'une aide à la garde d'enfant et à la mobilité.

"On essaie de travailler tous ensemble ; l'Etat, la Région et Pôle emploi. L'objectif est de renforcer la reprise économique. On entend trop souvent les entreprises de la région dire "je recherche et je ne trouve pas"", a déclaré Xavier Bertrand. L'agroalimentaire, la maintenance industrielle, les emplois informatiques, les transports routiers sont des secteurs où la pénurie de main-d'oeuvre est significative. A titre d'exemple, dans les trois années à venir, 5 000 postes dans le secteur du transport seront vacants, anticipe Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi.

Pour Murielle Pénicaud, "il n'y a pas de fatalité, nul n'est inemployable. Il faut aller chercher les demandeurs d'emploi et les accompagner. Mais pour ça, nous devons travailler vite, anticiper, car il y a des besoins."

Une évaluation du dispositif sera effectuée à l'issue du premier trimestre.