Dunkerque Port sur une vague favorable

« On a les moyens d'aller chercher les 100 millions de tonnes ». Stéphane Raison, président du directoire du Grand Port maritime de Dunkerque, sait tout le potentiel du troisième port français (et numéro neuf du « range » Manche-Mer du Nord). Celui-ci présentait son bilan d'activité 2018 et ses perspectives il y a quelques jours au World trade center de Lille, confirmant une dynamique forte et porteuse.

L'activité globale du port a atteint 51,6 MT, en hausse de 3%, une croissance continue depuis 2015. Une croissance saine qui s'inscrit après les fermetures lourdes de conséquences des raffineries SRD (2010) puis SRD (2015). « Dunkerque est le port post-pétrole », relève Stéphane Raison, soulignant « une logique de développement sur de nouveaux modèles ».

Le terminal méthanier, malgré un arrêt entre aout et octobre, incarne bien cette nouvelle époque, à hauteur d'1,2 MT, en progression de 56%. Le trafic conteneurs, qui était encore très modeste en 2010 (200 000 « boîtes »), atteint désormais les 422 000 unités.

L'activité minerais a atteint un nouveau record à hauteur de 15MT, soutenue d'abord par l'activité très forte d'ArcelorMittal. Le trafic cértéalier a connu une poussée de 11%, mais à un niveau qui reste faible (1,4 MT).

On notera dans ce tableau très positif une fausse note sur le trafic transmanche, en replki de 4% (15,6 MT).

Pour autant, les perspectives 2019 devraient largement maintenir la dynamique portuaire. Les implantations industrielles accumulées récemment portent peu à peu leurs fruits en terme de trafic, qu'il s'agisse d'Ecocem (ciment à base de laitier), Aliphos (phospates), DMT (plaques de plâtre), demain H2V (hydrogène) et SNF Floerger (chimie). En cinq ans, le port aura accueilli 12 implantations totalisant 110 ha, 500 emplois directs créés, et 215 M€ d'investissements.

En parallèle, le port poursuit son travail d'équipement et de modernisation. Avec notamment l'extension du quai de Flandres, soit 60 M€, qui sera livrée fin mars, permettant de traiter concomitamment deux très grands navires.

A ceci s'ajoutent des investissements logistiques, sur les zones Dunkerque Logistique international (DLI) dont la commercialisation pourra débuter cette année, et la zone Grande Industrie, près de l'A16 sur l'échangeur de Gravelines. « On livre au troisième trimestre 80 à 100 ha, pour accueillir des projets industriels et logistiques », précise Stéphane Raison. Le gros logisticien belge Katoen Natie a déjà pris position via sa filiale Indaver.

L'offre en transport combiné du port va par ailleurs s'enrtichir avec la création d'une société commune avec le Groupe Charles André (GCA), Green Modal, pour relier Dunkerque à la France entière et en Italie, à travers une connexion à Dourges et une autre à Valenton.