En RJ, Ducatillon espère un plan de relance

Villeneuve d'Ascq. Le spécialiste des produits de pêche, d'élevage et de loisirs outdoor, a dû déposer le bilan fin janvier. La direction planche sur un plan de relance. 

Novembre 2022 : Ducatillon s'implante dans de nouveaux locaux deux fois plus grands que les précédents à Cysoing et affiche de grosses ambitions : doubler à horizon 10 ans, et devenir le leader européen de son secteur. Décembre : l'entreprise décroche une « pépite de l'export » lors des Trophées Leadexport... Mais le 30 janvier, c'est la douche froide : le tribunal de commerce de Lille Métropole prononce le redressement judiciaire du spécialiste des produits de chasse, d'élevage et de loisirs extérieurs. Explication : l'entreprise de vente à distance a subi un violent effet ciseaux fin 2022 avec une envolée des charges, tandis que la crise du pouvoir d'achat ralentissait fortement les ventes à une période stratégique, Ducatillon ayant une forte saisonnalité. Elle réalise environ 30% de son chiffre d'affaires sur le dernier trimestre. Le chiffre d'affaires, monté à 28,1 M€ en 2021, s'est ainsi affaissé à un peu plus de 21 M€ sur le dernier exercice. Plombée par son volume de stocks et lâchée par ses banques, Ducatillon s'est retrouvée en cessation de paiement.

Pour autant, l'entreprise se veut confiante. Car sa trajectoire avait été jusqu'alors irréprochable, avec un virage réussi vers le e-commerce dès 2004 puis bien plus fortement depuis 2016. Elle a dans le même temps développé des positions offensives à l'export, notamment en Belgique, en Italie ou en Espagne.

La direction travaille aujourd'hui sur l'élaboration d'un plan de relance, fondé sur une accélération dans le loisir extérieur (« outdoor »), qui représente un marché de 6 milliards d’euros en France et en Europe avec des taux de croissance à deux chiffres. « Nous devons accélérer notre évolution avec l’aide de nos 70 collaborateurs. Nous étudierons toutes les solutions. Cela peut aussi passer par un rapprochement. Nous restons confiants sur le fait que nous allons traiter rapidement ces difficultés conjoncturelles pour mieux rebondir », explique Emmanuel Bourgeois, le directeur général.