EuraHelp: un filet de soutien des dirigeants de start up en difficulté

Photo Frederik Astier Photo Frederik Astier

La plateforme en ligne, adossée à une trentaine d'entrepreneurs historiques d'Euratech, offre son appui aux entrepreneurs en difficulté.

"Je suis convaincu qu’il n’y a qu’un entrepreneur qui peut comprendre un entrepreneur. » Benoît Duhamel est formel. Confronté à un nombre croissant de dirigeants de jeunes entreprises en difficulté, le fondateur de SupplyGroup à Euratech, accompagné d’une trentaine d’entrepreneurs historiques de l’incubateur lillois, vient de lancer EuraHelp. Une plateforme en ligne où un dirigeant de start up de l’écosystème d’Euratechnologies, en difficulté psychologique ou au niveau de son entreprise, peut solliciter de l’aide. Après avoir rempli un formulaire, il est contacté par un membre de l’équipe d’EuraHelp chargé de comprendre précisément ses difficultés et de l’orienter vers des solutions adéquates ou des interlocuteurs spécifiques. « On choisit avec eux s’ils veulent un entretien physique ou téléphonique, ainsi que les différentes étapes de l’accompagnement. Rien n’est imposé », détaille Benoît Duhamel. Pour assurer un soutien cousu main, EuraHelp peut compter sur un certain nombre de partenaires comme des avocats spécialisés dans les entreprises en difficulté, des mandataires, les Finances publiques, la Banque de France régionale, mais aussi l’association d’aide psychologique Apesa et les réseaux d’entrepreneurs tels Hodéfi, FrenchTech ou encore le Réseau Entreprendre Nord. L’initiative est bénévole et entièrement gratuite.

Libérer la parole 

Tout est parti du constat que le contexte économique actuel affecte plus ou moins l’activité des dirigeants. Les entrepreneurs à la tête d’EuraHelp ont échangé avec un dirigeant par semaine. Preuve que la situation pèse sur leur moral, mais aussi parfois sur leur vie personnelle. Problème, « peu d’entre eux osent en parler et demander de l’aide par peur de la stigmatisation liée à l’échec, regrette Benoît Duhamel. On parle beaucoup de ceux qui réussissent, qui lèvent des fonds, qui se développent, mais très peu de ceux qui connaissent des déroutes ».

Or, dans bien des cas, le fait d’échanger entre entrepreneurs suffit à lever des craintes. « En ce moment, les dirigeants de start up ont besoin d’être rassurés. On est là pour leur dire que difficulté ne veut pas forcément dire tribunal ».