Tout mais pas l'indifférence !

Florence Crombez, consultante chez Quintesens Florence Crombez, consultante chez Quintesens

Tout mais pas l'indifférence

Tout mais pas le temps qui meurt

Et les jours qui se ressemblent sans saveur et sans couleur...

Vous reconnaissez ? Oui, forcément ! « Pas l'indifférence » de Jean-Jacques Goldman. Ce refrain illustre bien une règle humaine fondamentale : mieux vaut un Signe de Reconnaissance négatif que pas de Signe de Reconnaissance du tout. Autrement dit : Tout mais pas l'indifférence !

Ce besoin de reconnaissance est si souvent évoqué par les personnes que je rencontre ! Je me souviens notamment de cet homme qui avait une réelle difficulté à se positionner en interne. Il exprimait très clairement que cela provenait principalement d’une absence totale de reconnaissance de la part de son manager.

Éric Berne définit un Signe de Reconnaissance comme "tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d'autrui" (Des jeux et des hommes, Stock). Le Signe de Reconnaissance est un message que j'envoie à l'autre pour lui signifier qu'il existe à mes yeux, qu'il est présent. Un Signe de Reconnaissance peut être verbal ou non verbal, positif ou négatif, conditionnel « ton rapport est excellent » ou inconditionnel « je t’aime ». Il peut être donné, mais celui qui le reçoit peut l’accepter ou le refuser. Il peut aussi être demandé par celui qui n’en reçoit pas : « Que penses-tu de la façon dont j’ai animé cette réunion ? » Pour assouvir notre besoin vital de reconnaissance, il est donc important, d’abord, d’avoir conscience de nos besoins qui sont spécifiques, et ne sont pas les mêmes que ceux de nos collègues.

Ensuite, viendra le moment d’apprendre à « gérer » les Signes de Reconnaissance reçus. Il s’agit alors de les accepter s’ils sont positifs ou même négatifs : ils peuvent nous aider à nous améliorer. S’ils ne sont pas donnés spontanément par notre entourage, on peut aussi apprendre à les demander. Et bien sûr, on peut, de la même façon, apprendre à donner des signes de reconnaissances adaptés à la personne qui les reçoit. Voilà une des bases du management bienveillant ! N’ayons pas peur ! Il n'y a pas de bons ou de mauvais Signes de Reconnaissance, à partir du moment où il est sincère. Il est aussi important de féliciter quelqu'un qui vient de réussir un examen que de marquer son désaccord sur une initiative inadaptée. La seule faute serait l’indifférence ! Nous avons commencé en musique... Terminons avec un autre grand compositeur français, Serge Gainsbourg, qui chantait « Qu’importe le temps, qu’emporte le vent, mieux vaut ton absence que ton indifférence. »

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