La tête dans le guidon ?

Sans être une cycliste chevronnée, j’utilise régulierement cette image du cycliste, que je trouve simple mais explicite auprès des personnes que j’accompagne.

Nous avons souvent « la tête dans le guidon »... Nous fonçons, tête baissée, sans trop nous poser de questions. Nos environnements, les rythmes professionnels très soutenus, peuvent notamment nous y contraindre.

Il me semble important d’apprendre à davantage nous regarder en train de pédaler. Se regarder pédaler ? Cela n’implique donc pas de poser le pied à terre ... ni de s’arrêter ! Cela nécessite seulement de relever la tête, d’être à la bonne distance pour avoir une vue d’ensemble. Et ainsi de mieux s’adapter à son environnement et d’être plus endurant. Comme le cyclisme, manager est un sport individuel qui se court en équipe. C’est aussi un sport d’endurance, mais qui nécessite aussi d’avoir une « stratégie de course » et de savoir se positionner : au bon endroit, au bon moment.

Le cycliste apprend à observer ses réactions et à s’adapter à l’environnement dans lequel il évolue : virage dans une descente, pente raide sous la chaleur, ou encore des pavés mouillés... Il prend soin de lui, suit les conseils de son manager et doit savoir également s’appuyer sur ses coéquipiers, aux profils différents.

Comme le cycliste, en tant que cadre et manager, il est important de bien se connaître. Dans la fonction que j’occupe, qu’est-ce qui me met en énergie ? Qu’est-ce qui, au contraire, est lourd à porter ? Compte-tenu des objectifs qui me sont fixés, sur quels aspects dois-je être vigilant ? Compte-tenu de mon style managérial, des caractéristiques de mon équipe, que mettre en place pour être plus efficaces ensemble ?

Il est important pour cela de prendre de la hauteur, observer et comprendre la façon dont nous fonctionnons, ce qui se passe en nous et dans notre équipe. Il ne s’agit pas de s’arrêter à une simple satisfaction intellectuelle. Mieux se connaître permet d’identifier des leviers d’actions puis d’expérimenter que faire autrement est possible ; pour de meilleurs résultats, durables ou même à court terme.

Manager et cycliste, les similitudes sont là... Continuons à mouiller le maillot, oui ! Acceptons d’avoir de petits coups de pompe ...

Mais, arrêtons de « pédaler dans la semoule » ... pour éviter d’« être à plat » ou même « perdre les pédales » ! Alors, regardons-nous pédaler !