Häagen-Dazs met de la matière grise dans ses glaces

Tilloy-les-Mofflaines. La plus grosse usine mondiale du glacier américain s'offre une douzième ligne de production et surtout un centre de R&D mondial.

Häagen-Dazs aime le chiffre 30. Voilà 30 ans que la filiale de General Mills est implantée en périphérie d'Arras, dans une usine de crèmes glacée qui n'a cessé de grossir depuis lors. Et c'est dans ce contexte de croissance qu'elle réinvestit 30 M€. D'abord dans une quatrième ligne de production de son produit phare, le pot de 500 ml, qui rentrera en service cette année. La marque s'offre ainsi une augmentation capacitaire de 50% dans cette gamme, qui nécessite le recrutement d'une quinzaine d'opérateurs.

Mais la grande nouveauté de 2022 sera l'arrivée d'un ambitieux centre de R&D mondial, l'été prochain. Häagen-Dazs construit actuellement un bâtiment dédié de 2 500 m2 qui accueillera à la fois une zone pilote pour les prototypages, une cuisine pour qu'un chef conçoive de nouvelles recettes pour le réseau de boutiques de l'enseigne, et une partie de bureaux. Jusqu'alors, cette activité amont était déléguée à un centre de recherche partagé avec Yoplait à Vienne, en Isère. Une partie des équipes (une quinzaine de personnes) doit remonter sur Arras, tandis que le nouveau centre doit embaucher 35 autres salariés, techniciens et ingénieurs. Il s'agit donc d'un véritable changement de nature pour l'usine arrageoise qui ne faisait que produire jusque là, et qui demain intégrera la phase stratégique de la R & D, pour les 92 pays dans lesquels sont expédiés ses produits. « Cela générera de grosses synergies entre les deux activités de R&D et de production : les équipes n'auront qu'à traverser la rue pour la mise en œuvre des produits et des ingrédients », se réjouit David Caron, directeur de l'usine.

Le site, qui a franchi le cap des 500 salariés en CDI l'an dernier (plus 130 à 140 saisonniers en pics de production), devrait donc poursuivre sa croissance les prochaines années, avec un attachement réaffirmé à notre région. « Nous sélectionnons les meilleurs ingrédients. Le Nord-Pas-de-Calais offre une très bonne qualité du lait tout au long de l'année », se félicite le directeur, qui souligne que le glacier fait travailler pas moins de 450 exploitations laitières, à travers son fournisseur, la Prospérité fermière. Le groupe a du reste prévu de la place pour intégrer une treizième ligne de production à moyen terme « si le besoin s'en faisait sentir »