Imagreen, chantre de la transition écologique à impact

Le gros cabinet de consultants accompagne entreprises et collectivités dans leurs mutations écologiques, mais aussi autour du défi de la réindustrialisation française.

 

En 2009, Justin Longuenesse travaille comme consultant dans l'industrie fossile. Une activité en conflit latent avec ses convictions écologiques. Au point qu'un jour ce jeune ingénieur ISA saute le pas, embarquant avec lui deux de ses collègues afin de prendre leur indépendance et fonder Imagreen. Leur intuition de départ est d’accompagner toutes tailles de structures en matière d’ingénierie environnementale : retraitement des eaux, des déchets, gestion de l’énergie et mobilité ferroviaire. Sans réseau mais au culot, les trois entrepreneurs démarchent, alors que le concept de RSE était encore nébuleux : « Notre force est de proposer des experts. Notre premier contrat a été ainsi passé avec Veolia pour une station de traitement des eaux usées. » Pendant dix ans, l’entreprise nordiste va ainsi se développer discrètement, avec une vingtaine de collaborateurs en mission dans pas moins de 350 entreprises.

La crise Covid de 2019 marque une étape essentielle, pressent Justin Longuenesse : « La transition n’est pas seulement environnementale mais avant tout sociale et économique. Nous avons alors élargi notre offre, pour l’accélérer. » Une stratégie qui passe par un emprunt bancaire post-confinement de 2 M€ pour élargir les équipes à 120 collaborateurs. Parmi eux, des scientifiques, des économistes, des spécialistes des énergies vertes... Labellisée Entreprise à mission et B-Corp, la société lilloise va ainsi se déployer sur 5 agences en France et autour de 5 expertises : recrutement des talents (le cœur de métier) mais aussi développement des énergies renouvelables, bilan carbone, stratégie d’influence, et évolution du modèle d’affaires.

Cap sur les 200 salariés 

Le pari s’avère gagnant : le chiffre d’affaires va atteindre 6 M€ fin 2022, progressant d'un quart en un an. Parmi les dossiers emblématiques, l’entreprise s’est occupée du recrutement de Safilin (réimplantation d’une filature de lin dans les Hauts-de-France) ou encore de revoir le modèle de la collection femmes enceintes de Kiabi en matière d’économie de fonctionnalité : « Nous ne sommes pas que dans les bilans RSE, nous privilégions l’action au cœur des business industriels. »

Pour accélérer encore, le dirigeant prépare une nouvelle levée de fonds avec ouverture du capital d'ici la fin de l'année. De quoi viser les 200 collaborateurs et les 20 M€ de chiffre d'affaires d’ici 2025, avec l’ouverture de nouvelles agences, un renfort d’équipes dans le textile intelligent, l’agroalimentaire, et la réindustrialisation française : « il faut identifier des friches à réinvestir, former les gens aux métiers d’antan, développer les circuits courts ... Accélérer la transition des business industriels, c’est 80% de l’impact écologique. »