La Voix du Nord prépare un gros tour de vis social

Le quotidien régional, propriété du groupe belge Rossel, prépare une réduction de ses effectifs pour faire face au recul de son activité et de ses résultats. Selon la direction, la procédure est encore très en amont à ce stade. 

La Voix du Nord prépare un plan sévère de réduction de ses effectifs. L'intersyndicale du journal a publié mardi un communiqué dénonçant « un plan social d'une violence inédite ». Le document fait état d'une centaine de suppressions de postes dont 70 chez les journalistes, et la moitié des assistantes, ainsi que d'une réorganisation comportant par exemple des suppressions d'agences, avec « pour la première fois », la possibilité de départs contraints.

Interrogée, la direction reconnaît travailler sur plusieurs scénarios présentés aux syndicats, dans une phase encore très amont. « Il y a des hypothèses d'organisation avancées par la direction pour reformater l'entreprise en fonction du niveau de chiffre d'affaires et des résultats en tenant compte de l'inflation des coûts. Mais rien n'est acté», indique Marien Bonieux, directeur général délégué.

La question des conditions salariales des futurs embauchés dans le journal est clairement posée avec l'idée de créer une agence permettant d'embaucher hors des conditions de la presse quotidienne régionale. Le prix de vente du journal est quant à lui une variable qui devient difficile à utiliser. « Nous sommes aux limites de ce que nous pouvons demander à nos lecteurs », estime Marien Bonieux. Les discussions avec les organisations représentatives vont-elles permettre comme par le passé d'adoucir la potion amère que ces dernières ont laissé fuiter aujourd'hui ? En tout cas, l'intersyndicale affirme haut et fort son désaccord avec ce plan et juge que « l'heure est venue pour la direction de présenter de nouvelles propositions ».