Illettrisme : le coup de gueule du Ceser

« On n'arrête pas d'en parler, mais il n'y a rien qui bouge ! On en a assez ! Il est urgent de se mobiliser Une société ne peut pas laisser autant de personnes dans cette situation». Laurent Degroote (photo), président du Ceser Hauts-de-France et son vice-président Philippe Rollet, tenaient une séance contre l'illettrisme le 13 septembre, un an et demi après avoir produit un rapport sur l'illettrisme. Avec des préconisations fortes qui restent toujours d'actualité, face à un problème d'une très grande gravité : notre région affiche un record de 11% de personnes illettrées (aucune maîtrise de l'écriture) de 16 à 65 ans, quand la moyenne française est de 7%. « Si on ajoute la difficulté à lire et à écrire, on passe de 11 à 22%. Ce n'est plus à la marge. C'est une cause nationale et une cause régionale », martèle Philippe Rollet, qui observe qu'un illettré sur deux est dans la vie active, et que le risque sur la cohésion de la société est très grave. Le Ceser souligne l'engagement de nombreuses structures avec des actions innovantes, de la part de l'Etat, du conseil régional, du monde associatif, entre autres. Mais ces initiatives disparates manquent de force. « Chacun raisonne en vase clos », déplore Yvonne Tassou, vice-présidente du Ceser. L'organisme consultatif représentant les forces vives de la société civile en appelle à la création d'un haut commissariat à l'illettrisme, « pour coordonner, accompagner, faciliter et donner davantage de cohérence ».

Le rapport sur l'illettrisme en 2017 proposait un plan quinquennal pour s'attaquer au fléau, avec une enveloppe de 30 M€ pour pouvoir former 15000 demandeurs d'emploi par an. «Nous l'avons écrit en mars 2017. C'est toujours d'une très grande actualité », insiste Philippe Rollet.