Le Commissaire spécial Vasseur au chevet de l'’industrie régionale

Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France Image illustrative Eco121, mensuel des décideurs des hauts de France

 

 

Une quatrième vie va commencer pour Philippe Vasseur. A 72 ans, l'emblématique président de la CCI Nord de France, après avoir été journaliste, homme politique - notamment Ministre de l'agriculture de Jacques Chirac, et élu consulaire, s'attaque ni plus ni moins aà la réindustrialisation de la Région. Un chantier taillé à sa mesure par Xavier Bertrand, président de région, et le ministre de l'eéconomie Emmanuel Macron, qu'il tutoie tous les deux. Le premier « commissaire spécial à la revitalisation et la réindustrialisation » de France officiera 18 mois, sur un modèle expérimental. Une fonction qu'il juge incompatible avec les présidences de la CCI de région et du Comité Grand Lille. Sa démission preématurée a d'ailleurs pris de court tout le Landernau, en rebattant les cartes de façon inattendue. Philippe Vasseur avait jadis tenu conférence pour vanter l'importance des réseaux dans une vie d'entrepreneur, utiles un jour ou l'autre. Il pourra mettre à profit son immense carnet d'adresses, enrichi par onze ans de présidence de Réseau Alliances et l'organisation du World Forum (qu'il conserve) pour vanter l'attractivité des Hauts de France, pour peser dans les dossiers difficiles, et pour se projeter dans des projets d'avenir. Pour l'heure, c'est Xavier Bertrand en personne qui jouait les pompiers sur les dossiers brûlants comme Pentair, et qui a d'ailleurs conservé en direct la compétence économique : la Région n'a pas créé de vice-présidence à l'économie.

 

La­ chasse­ aux ­investisseurs

Que peut-on espérer de ce poste très en vue dans une région qui a vécu 10 ans de désindustrialisation très marquée, alors que les commissaires au redressement productif inventés par Arnaud Montebourg n'ont pas bouleversé la donne, pour faire dans l'euphémisme ? « Ce n'est pas un gadget ! », défend l'intéressé, sans contester la dimension symbolique de cette mission. Mais Philippe Vasseur n'aura pas les mains vides, puisque sa lettre de mission lui donne des moyens institutionnels, pour saisir les services de l'Etat et de la Région, mais aussi financiers. « Nous croyons à l'industrie et à son potentiel dans notre pays et en Hauts-de-France. Cette conviction exige que nous expérimentions, pour enrayer cette spirale, des solutions nouvelles auxquelles se verraient dédiés des moyens exceptionnels », écrivent Emmanuel Macron et Xavier Bertrand. Le Commissaire spécial pourra notamment puiser dans
les programmes de reindustrialisation financés par les groupes en restructuration. Une petite équipe paritaire de 6 personnes détachées (Etat-Région- CCI) devrait l'accompagner. Philippe Vasseur compte à la fois partir à la chasse aux investisseurs, mais aussi réfléchir à des solutions pour sept territoires prioritaires, en difficultés plus marquées qu'ailleurs : Chauny-Tergnier-La Fère, le versant nord est, le Bassin minier, le Dunkerquois, le Valenciennois, l'Amiénois, et l'Avesnois. Il s'y rendra d'ailleurs rapidement pour rencontrer les acteurs locaux, comme avait pu le faire Pierre de Saintignon en son temps, sans juguler la crise.
Les résultats seront-ils cette fois au rendez-vous ? L'initiative a au moins le mérite d'essayer. Et Philippe Vasseur compte mettre tout son poids dans la balance. « Je vois un peu cette mission comme un service commando, au service de l'industrie régionale. Je vais jouer le consensus au maximum avec la force que me donne mon parcours à la tête d'un ministère, et d'élu local puis consulaire »

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