Le nouveau Contrat de Plan Etat-Région est signé jusqu'en 2027

C'est (partiellement) fait : le contrat de plan Etat-Région 2021-2027 a été signé ce lundi 9 janvier en préfecture de région. Avec un gros manque néanmoins, le volet transport-mobilité, qui devrait faire l'objet d'un avenant courant février.

 

Voilà un contrat de plan qui aura eu du mal à accoucher. Le préfet de région, Xavier Bertrand, les cinq présidents de départements et les deux présidents des métropoles d'Amiens et de Lille ont enfin signé le nouveau contrat de plan Etat-région 2021-2027 le 9 janvier dans une salle de préfecture bondée. Un contrat établi pour la première fois à l'échelle de la grande région Hauts-de-France et qui aura été sérieusement retardé par les secousses de la crise sanitaire.

Le document fixe les grandes priorités contractualisées entre ces différents territoires pour les prochaines années, autour d'un volume financier considérable de 2,7 milliards d'euros. Encore le CPER ne contient-il pas encore, à ce stade, son volet transport-mobilité, qui viendra fortement alourdir les engagements financiers. Avec une attente très forte des départements sur les projets routiers, entre RN2 (avec le contournement de Maubeuge), RN 42, plan de transports de la MEL, entre autres. « La route est le support du développement », martèle Jean-Claude Leroy, président du conseil départemental du Pas-de-Calais, suivi de son homologue du Nord. « J'ai besoin de l'Etat et du conseil régional. On ne peut pas, dans une région comme la nôtre, ne pas avoir de CPER » , s'est exclamé Christian Poiret.

En l'état, le contrat de plan s'élève à 2,7 milliards d'euros dont 994 M€ apportés par l'Etat, à peine dépassé par le conseil régional (995 M€), tandis que les partenaires contribuent à hauteur de 768 M€ (soit 28%). On notera les contributions très significatives de la MEL et du département du Nord (195 M€ chacun), mais aussi du Pas-de-Calais (146 M€). Les autres collectivités apportent leur écot, près de 100 M€ pour la Somme, 53 M€ pour l'Oise, 28 M€ pour l'Aisne et 56 M€ pour Amiens Métropole.

Le CPER 2021-2027 affiche quatre grandes priorités dont l'accompagnement de la transition, qui correspond largement à la politique rev3, et qui mobilise près de 20% de l'enveloppe totale. Vient ensuite la réponse aux fragilités sociales et le soutien aux territoires, le soutien et l'accélération des potentialités de développement, enfin la gouvernance de l'action publique. « On n'a pas voulu s'éparpiller », explicite Xavier Bertrand.

L'outil permet de concentrer les efforts sur des orientations stratégiques communes et d'intégrer d'autres actions contractuelles telles que le pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache ou encore l'Engagement pour le renouveau du bassin minier (ERBM).

Xavier Bertrand a fait plancher un économiste régional sur l'impact de ce contrat de plan. Selon celui-ci, le CPER devrait permettre de conforter ou de générer quelque 48 000 emplois. Et le volet mobilité ? « Le conseil d'orientation rendra sa copie en février », explique le préfet Georges-François Leclerc, pour qui ce délai ne procède d'aucun bloquage mais de simples retards de mise en place.

Xavier Bertrand, qui estime « qu'il est assez facile de travailler avec l'Etat en région », juge que « le CPER est le fruit d'un long travail, mais qu'il y a encore un énorme travail à engager pour qu'on puisse se dire : «c'est du concret ». Le dernier contrat de plan avait été exécuté à 57% pour la région picarde, à 76% en Nord-Pas-de-Calais.