Le Pôle Santé Travail s'adapte à la situation

Alors que la plupart des entreprises sont désormais fermées ou en télétravail, le Pôle Santé Travail s'adapte à son tour et met en place quatre centres pour les situations d'urgences.

Ses 155 médecins seront peut-être réquisitionnés prochainement par l'Agence régionale de santé, pour aider à désengorger la chaîne médicale dans le cadre de la lutte contre le covid-19. En attendant, le Pôle Santé Travail s'organise à son tour face à la crise sanitaire.

Nouvelle organisation

La totalité des équipes de cet acteur central de la prévention et de la santé en entreprise, soit 614 salariés sur le périmètre Métropole Nord, est désormais placée en télétravail.  Damien Vandorpe, directeur général adjoint de la structure, annonce une organisation nouvelle, avec quatre grands centres maintenus à Douai, Saint-Omer, Roubaix et Lille à partir de jeudi 19 mars, sur les 22 centres existants. Si le PST a joué son rôle en amont pour diffuser la bonne parole sur les gestes barrières, la grande majorité des activités étant fermées, il s'agit désormais de gérer seulement les urgences. « Nous considérons que notre activité n'est pas de traiter le coronavirus, mais de maintenir certains aspects exceptionnels pour être au rendez-vous de salariés placés dans une urgence comme celle de reprendre un travail après avoir été interrompu, ou des visites particulières », explique Damien Vandorpe. Le pôle répond encore au téléphone et en ligne aux questions des entreprises qui sont encore ouvertes, tandis qu'il maintient des visites en suivi individuel renforcé pour les secteurs stratégiques : santé, énergie, transport et alimentation.

Psychologie des salariés

Les salariés en télétravail ne rentrent pas dans ce champ, mais les équipes du PST pressentent des difficultés progressives à venir, dès lors que le volume d'activité qui pourra être réalisé en télétravail va fléchir, avec un questionnement croissant de leur part sur les relations sociales, voire des angoisses à gérer.

Le Pôle Santé Travail s'attend à devoir mettre en place des moyens d'aide psychologique au moment du retour d'activité. « Il faudra qu'on accompagne les TPE qui vont être en souffrance. Il faudra être vigilant au retour sur la psychologie des salariés », estime le Dr Chantal Mille, médecin référent en maladies infectieuses au Pôle Santé Travail.

Le PST Métropole Nord suit 32 000 entreprises, soit un demi million de salariés (un tiers des salariés du privé de la région) et il en reçoit 220 000 par an. Outre ses 155 médecins, il compte 72 infirmières et 80 agents de prévention.

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