Le technopôle Transalley met les gaz

Un écosystème d'innovation au service des mobilités durables ou encore une sorte d'Eurasanté des transports d'avenir : le technopole Transalley, implanté à l'arrière de l'enceinte universitaire de Valenciennes, sort de terre. Les engins de chantier s'activent partout. Ici pour achever une piste d'essais de 850 mètres pour véhicule autonome et même la glisse urbaine (micro-mobilité) et les fauteuils roulants, là pour ériger un bâtiment totémique, l'Institut des transports durables et l'institut international du management. Un investissement de 20 M€ gagné au titre du programme Campus de l'innovation ... en 2008 et qui verra le jour en septembre 2019. Une décision logique, estime Abdelhakim Artiba, président de l'université : « Depuis 55 ans, l'ADN de l'université est de travailler avec les entreprises du transport. Pour nous, ce technopôle est une continuité ». L'université a par exemple déjà développé des laboratoires communs tant avec Bombardier que Valdunes, et se positionne sur le très gros projet e-Valley de Cambrai. « On travaille de manière exceptionnelle avec nos territoires », juge Abdelhakim Artiba.

6000 emplois visés à terme

Le Technopôle a véritablement débuté il y a trois ans. Le pôle, qui s'étend sur 4 500 m2 bâtis, héberge à ce jour 60 entités différentes et 300 emplois. Outre l'association porteuse du projet, on y trouve des organismes tels que i-Trans, l'ARIA (association régionale de l'industrie automobile), l'AIF (ferroviaire) mais aussi un incubateur et une pépinière. « On est partis prudemment, mais avec de beaux projets », note Stéphane Meuric, directeur de Transalley. On compte déjà 10 entreprises en création, avec l'ambition de doubler très vite, notamment à travers un appel à projets. « Le plus grand vivier de créateurs, ce sont les étudiants et les chercheurs universitaires », souligne Stéphane Meuric.

Que sera Transalley à horizon 3 ou 5 ans ? Plus de projets à forte intensité technologique, avec un appui plus direct de l'université, qui va se doter dès 2019 d'un fonds d'investissement pour pouvoir entrer directement au capital des spin off . « Notre objectif est de créer de la valeur », souligne le président Artiba. Transalley vise aussi à être un point reconnu sur la carte de l'innovation, avec des événements réguliers, professionnels voire grand public.

De nouveaux bâtiments devraient fleurir dans le prolonge-ment de l'ITD. « on vise 5 à 6000 emplois à terme, en étant sélectifs : ni industrie, ni logistique », martèle Stéphane Meuric.

OD

 

Une université expérimentale

L'ex-université du Valenciennois et du hainaut Cambrésis est devenue université Polytechnique (la seule de France) depuis juillet 2016. Mais derrière la modification sémantique, c'est une nouvelle organisation qui se met en place (dans l'attente des derniers décrets ministériels), avec de nouvelles ambitions, autour de ses deux grandes priorités, les humanités et les sciences et techniques. Le tout conçu dans une logique de fertilisation croisée et d'interdisciplinarité forte. Parmi les principales novations figure la création d'un établissement à l'intérieur même de l'université, regroupant l'INSA Hauts-de-France (issu de la fusion de l'ensiame, l'ISTV et la fac des sciences et des métiers du sport), l'eSAD Valenciennes (arts graphiques) et l'ESAC Cambrai (art et communication). Avec dans le viseur le doublement du nombre d'ingénieurs, pour passer de 1000 aujourd'hui à 2000. Le tout avec un nombre de titres d'ingénieurs dopé de 5 à 12. « Ce n'est pas parce qu'on est petit qu'on ne peut pas être une grande force de frappe », résume le président de l'Université.

Parmi les autres innovations, estampillée de la phase 3 du programme des investissements d'avenir (PIA 3), un nouveau cursus commun avec la Catho de Lille. Baptisé Prélude, et doté de 12 M€ sur dix ans, le projet très ambitieux en terme d'organisation vise à agréger des modules de formation presque à la carte, qui pourront aussi être articulées avec la validation des acquis de l'expérience (VAe).