L'équipementier Novares se dote d'un centre d'expertise mondial à Lens

Lens. Le groupe français de solutions plastiques pour l'automobile a investi près de 10 M€ pour développer une unité dédiée à la R&D pour les pièces du groupe moteur.

 

160 salariés dont 80% d'ingénieurs. Des moyens de R & D, de métrologie, de tests et de caractérisation à foison : nous ne sommes pas à Sophia Antipolis, mais bien à Lens, au cœur de l'ancien bassin minier. C'est là que Novares – qui s'appelait Mecaplast jusqu'en 2017- a choisi d'implanter un de ses huit centres d'expertise mondiaux et l'un des trois (et le plus gros) dans le seul univers de la motorisation (le « powertrain » en langage maison), avec Shanghai et Chicago. Autrefois se tenait ici une usine de plasturgie automobile classique, implantée en 1992 mais dont l'activité de production a été transférée dans plusieurs sites, à Libercourt, Villers-Bretonneux et en Alsace. Il ne reste donc plus désormais que des activité de matière grise. Le site fut longtemps obsolète. « Quand je suis venu ici en 2012, c'était Zola ! », sourit le pdg du groupe Pierre Boulet. Neuf ans et près de 10 M€ de travaux plus tard (dont 0,5 M€ d'aide de la Région), le centre est devenu un écrin haut de gamme. Sur 7 500 m2, il offre tout à la fois des plateaux de bureaux très épurés et design, et de multiples cellules dédiées à la R &D : caractérisation fonctionnelle, propreté particulaire, cellule acoustique, métrologie dimensionnelle, « pot vibrant », ce dernier équipement ayant coûté quelque 700 K€ à lui seul. Ici les pièces sont testées, observées sous toutes les coutures, toutes les structures, en configuration hostile, pour offrir aux donneurs d'ordre (à 100% automobiles) des solutions toujours plus performantes. Traitement de l'eau, de l'air, de l'huile, acoustique, le site sait tout faire. Le sujet central ici est le gain de poids, via le remplacement des pièces métalliques par leur équivalent plastique. Luc Dornier (photo), senior vice-président, exhibe fièrement un trophée Air Liquide décerné au titre d'une couverture de pile à combustible (hydrogène) de 5 kilos en plastique au lieu des 12 kilos de la pièce métallique initiale.

Le centre est aujourd'hui très fortement orienté sur les motorisations thermiques, mais il est prêt à évoluer très vite. «Il est très important que nos centres d'expertise (« skill centers ») et nos usines puissent être multi-énergie. Notre centre chinois a déjà pris le virage », a lancé Pierre Boulet, par ailleurs très réservé sur la déferlante électrique, dont le bilan carbone lui semble douteux. « Je ne pense pas qu'on fasse dans le monde les bons choix (...), je pense que ce sera temporaire et que la raison finira par l'emporter », a t-il déclaré lors de l'inauguration du site.

Pour autant, les nouvelles motorisations sont déjà dans la turbine de Novares : hybride, électrique, hydrogène, mais aussi thermique, « on suivra les constructeurs sur leurs projets de développement, notre stratégie est d'être prêts », assure le pdg. La showroom du centre lensois en est la preuve : on y découvre aussi bien un plancher de batteries électriques qu'un rotor réalisé pour Renault, avec une pièce plastique capable de supporter un cycle de 12 000 tours/minutes

 

Les principaux clients de Novares  

Stellantis 20%

Renault Nissan 19%

General Motors 17%

Ford 16%

BMW 7%