Les fédérations industrielles plaident pour une TVA sociale

Réindustrialiser la France ? Le Groupe des Fédérations Industrielles (GFI) s'est réuni à Entreprises & Cités ce matin sur ce thème, en présence du président national du GFI, Pierre Gattaz (ici en discussion avec Jean-Pierre Guillon, président du Medef régional), et les présidents des fédérations professionnelles.

" Les deux crises de 2008 et de 2011 sont très bonnes pour nos élites, qui ont depuis 20 ans considéré que ce n'était plus important de faire de l'industrie en France ". Pierre Gattaz a le mérite de la clarté : sans industrie, point de salut pour l'économie française. " Cette couche de l'économie qui représente 15% du PIB mériterait d'être à 25 ou 30% ", lance-t-il. Pour cela, encore faut-il relever plusieurs défis : ceux de la croissance, de l'attractivité et de la compétitivité. Plaidant pour un report massif des charges sociales sur la consommation via la TVA pour alléger le bât des entreprises, Pierre Gattaz estime en outre que les économies autorisées par cette TVA sociale pourraient permettre une augmentation parallèle des salaires dans une logique " win win ". Le patron de Radial suggère aussi un effort majeur de réduction de la dépense publique pour laquelle les industriels peuvent être force de proposition et acteurs.

Le débat a aussi été l'occasion pour André Beirnaert, président du pôle de compétitivité UpTex, de regretter le virage très récent pris par l'Etat dans cette politique, profitant aux grands acteurs au détriment des Pme. Pour résumer, l'ancien patron des patrons textiles note que les lignes de programmes FUI sont de moins en moins dotées et que les crédits sont fléchés vers des projets plus importants, à travers les projets structurants des pôles de compétitivité (PSPC), gérés par Oséo. " Il faut donc des grands groupes pour les porter ", déplore-t-il.