L'expérience industrielle au service du second oeuvre

D'un côté : Benoît Schill. Cet ingénieur HEI se fait débarquer du jour au lendemain, en novembre 2009, de son poste de directeur d'usine du groupe allemand TyssenKrupp, après quinze ans de carrière dans l'industrie automobile. Une situation qui devient une opportunité : après onze déménagements successifs, il avait vraiment envie de reprendre une entreprise et de se fixer aux alentours de Valenciennes. Là où ses cinq enfants, bilingues depuis un passage de quelques années en Angleterre, étaient inscrits en classes internationales.
De l'autre : Gérard Rombaux. Cet homme de terrain a fondé Rombaux Technigaz en 1997, spécialiste des marchés de rénovation en chauffage et plomberie. Une société de 32 personnes pour un chiffre d'affaires de 2,2 M€ au moment de sa cession en juillet dernier.

Développer son entreprise commençait à lui peser, il cherchait à vendre.
Ces deux profils complémentaires se sont rencontrés grâce au Bureau de rapprochement des entreprises (BRE) de la CRCI. Benoît Schill avait déjà fait le tour d'une quinzaine de sociétés correspondant peu ou prou à ses critères de localisation, de secteur d'activité (automobile ou bâtiment) et de développement. "Si je n'apportais pas forcément une compétence métier, il fallait que je puisse amener une compétence managériale. "

Il est rapidement séduit par Rombaux Technigaz, son métier, sa taille et son potentiel. "j'ai déjeûné avec le cédant tous les vendredis pendant quelques semaines pour aboutir à la certitude qu'un long accompagnement du cédant serait nécessaire". D'où cette formule originale du 50/50 pour une durée de trois à sept ans. Elle rassure les deux parties, étale le financement pour le repreneur, permet une continuité de l'activité et met en place des complémentarités entre les deux hommes.

Concrètement, la holding de reprise créée par Benoît Schill acquiert 50 % de la SAS Technigaz Valengreen, ex SARL Technigaz, pour un montant de 400 K€ financés par moitié en apport personnel. Le reste, emprunté au Crédit Coopératif, est garanti par l'IRD.
Technigaz dégage une rentabilité entre 5 à 7 %. Une santé financière qui lui fait bénéficier de la meilleure cotation à la Banque de France. De quoi rassurer les investisseurs, au même titre que l'accompagnement du réseau Hainaut Entreprendre et de Val Initiative, qui ont respectivement accordé à Benoît Schill des prêts d'honneur de 25 K€ et 23K€.

Cap sur les Energies renouvelables

Coeur de métier de l'entreprise : la rénovation chez les particuliers et les collectivités et bailleurs sociaux. La signature de contrats pluriannuels fait sa force. "Depuis mon arrivée, nous répondons à de gros appels d'offres. Actuellement, nous attendons par exemple une réponse pour une marché d'1,2 M€". Pour gagner en efficacité, Benoît Schill, venu avec un conducteur de travaux qui le suit depuis 15 ans, a remis à plat les structures de l'entreprise, la gestion du personnel et le planning des chantiers. "C'est là où mon expérience de l'industrie est utile".

Afin de répondre aux nouvelles normes de la construction (BBC, basse consommation d'énergie), Benoît Schill se tourne naturellement vers les énergies renouvelables : implantation de panneaux solaires, de ballons thermo-dynamiques, VMC doubles flux pour récupérer un maximum de calories... La société a même été rebaptisée pour arborer sa connotation verte.

Autre développement prévu : créer ou acquérir en 2011 une société spécialisée dans l'électricité. "Nous serons ainsi capables de proposer une offre complète à nos clients. " Huit salariés ont été embauchés depuis la reprise de Technigaz pour faire face à une augmentation des commandes de 20%. Encore faut-il être payé en temps et en heure car selon Benoît Schill, il reste encore "un point noir à éclaircir" : l'amélioration des délais de paiement.