L'industrie agroalimentaire : un pilier de l'économie régionale

Avec près de 36 000 emplois, plusieurs acteurs de rang mondial et un fort tissu de Pme, l'industrie agroalimentaire régionale est un des poids lourds de l'économie régionale. Après un trou d'air, la filière reprend des couleurs.

La CCI Hauts-de-France vient de publier une étude sectorielle riche d'enseignements sur l'industrie agroalimentaire régionale. Si le secteur montre une vraie profondeur et une dynamique générale, il n'en a pas moins subi lui aussi les conséquences des différentes crises. Numériquement, la filière affichait 1 948 entreprises avant la crise Covid, soit 20,5% de plus qu'en 2010. Mais seulement un an plus tard, leur nombre avait fléchi de 12% ! En terme d'emplois, la filière a en revanche régulièrement vu ses effectifs reculer depuis 2011 pour descendre à un creux de 35 000 salariés en 2020 (-7%), avant un rebond sensible en 2021 (35 838 salariés). Au final, la baisse des effectifs se limite à 5% sur la période 2011-2021. Mais l'évolution est très contrastée dans les sous-secteurs. Illustration : l'industrie de la boisson a vu ses effectifs s'envoler de 18,7%, ceux du monde des produits la mer et de l'aquaculture ont augmenté de 14,1%, ceux de la boulangerie de 6,8%.

Moins de TPE

A l'inverse, le recul est très marqué dans le sucre et la confiserie qui perd un quart de ses effectifs, l'industrie laitière (-18,6%), de la viande (- 14%) ou encore les fruits et légumes (-12 ,6%).

On relèvera que la part de TPE dans la filière agroalimentaire est nettement inférieure à la moyenne française (72,8% contre 81,5% nationalement). La région, à l'inverse, compte un nombre important de grands noms du secteur. Citons à titre d'exemples Bonduelle, Bigard, Cemoi, Coca-Cola, Delacre, Fleury-Michon, Häagen-Dazs, Heineken, Lutti, Mc Cain, Mousline, Ricard, Saint Louis Sucre, ou encore dans le domaine animal Purina ou Royal Canin.

La CCI a complété cette étude sur les bases Insee et Urssaf avec une autre enquête ciblée sur la transformation alimentaire, au terme d'un travail mené avec les partenaires de la filière. Commerces de détail, artisan et commerce de gros n'y figurent pas. A l'inverse, ceux qui ont une activité de transformation sont recensés. Sur ce spectre différent, on compte 750 établissements, mais qui totalisent 46 140 emplois.

Fort tropisme international

Le secteur est très tourné vers l'inter- national, avec 9 à 10 mds € de valeur à l'import comme à l'export. Avec en fer de lance de nos exportations les céréales (1,1 md €) et les produits amylacés notamment issus de chez Roquette (656 M€). A noter qu'à eux seuls cinq pays voisins représentent 60% de nos exportations (dans l'ordre, Belgique, Royaume Uni, Allemagne, Italie et Pays-Bas). A l'inverse, nombre d'entreprises agroalimentaires implantées en région sont à capitaux étrangers : on en compte 106, qui emploient 13 282 salariés avec sur le podium les Etats- Unis (Coca, Häagen-Dazs...), devant la Suisse (Nestlé...) et la Belgique (Vandemoortele, Fromagerie Le Centurion...).

Si nos IAA sont ouvertes au monde, elles sont aussi fortement orientées vers l'innovation, avec l'accompagnement de tout un écosystème dense entre université, filières, centres de recherche ou de compétence et bien sûr, pôles de compétitivité (IAR, NSL et Aquimer). Depuis 2018, la filière a du reste généré 50 entreprises innovantes dans les parcs dédiés. Par ailleurs, on recense 21 levées de fonds dans le secteur depuis deux ans, dont deux opérations majeures : Ynsect (224 M€) et Innovafeed (140 M€).

 

LES 10 PLUS GROS EMPLOYEURS

Roquette (Lestrem) : 2738 emplois

Nestlé : 1606

Tereos (9 établissements) : 1513

Bonduelle : 1294

Herta : 1141

Bigard : 725

Mc Cain : 705

Moy Park : 576

Lesaffre : 1000 (chiffre Eco121)

Häagen-Dazs : 461