LME-Beltrame Group poursuit ses investissements malgré le durcissement du marché

David Iroz, directeur de LME-Beltrame Group, annonce 12 M€ d'investissements cette année et le changement d'un four à gaz d'un des deux laminoirs l'an prochain David Iroz, directeur de LME-Beltrame Group, annonce 12 M€ d'investissements cette année et le changement d'un four à gaz d'un des deux laminoirs l'an prochain

Après un exercice 2018 en fanfare, en croissance de 17%, le sidérurgiste de Trith-Saint-Léger ressent un retournement de conjoncture. Mais maintient un niveau élevé d'investissement pour préparer l'avenir.

LME-Beltrame Group rattrape son retard. La seule usine française de l'italien Beltrame (2000 salariés, 6 sites de production en Europe, 1,2 md€ de chiffre d'affaires) avait connu des années très difficiles entre 2008 et 2015. Elle avait même accumulé 100 M€ de pertes en cinq ans. Les investissements avaient été mis en stand-by. Depuis 2016, un vaste plan de redressement a été mis en route, assorti de 34 M€ d'investissements, permettant de ramener l'usine à la rentabilité. De quoi profiter pleinement de l'embellie du secteur en 2017 (+11% de chiffre d'affaires) puis en 2018 (+ 17%, à hauteur de 309 M€). L'an dernier, la société et ses 535 salariés ont recyclé 650 000 tonnes de ferrailles, fondues en 532 000 tonnes de demi-produits, des billettes d'acier, destinées pour l'essentiel au marché de la construction à travers une gamme de près de 400 références. L'entreprise exporte 80% de sa production. 

Malheureusement, le cycle de la sidérurgie connaît aujourd'hui un sérieux tassement du marché, tandis que les prix de l'énergie ont grimpé de 50% en un an, et que celui des ferrailles (60% du prix de revient de LME-Beltrame Group) est aussi fortement à la hausse. La facture énergétique va grimper de 5 M€ entre les deux exercices. Résultat, « 2019 sera une année excessivement difficile. On va produire moins qu'en 2018 et notre chiffre d'affaires sera moindre », analyse David Iroz, directeur du site, qui souligne : « Si on n'avait pas fait tout ce travail, on serait en grande difficulté. Or la rentabilité sera encore au rendez-vous en 2019, moindre qu'en 2018, mais sera bien au rendez-vous ». La société a choisi aussi de miser sur les ressources humaines pour fidéliser ses équipes, en réduisant le volant d'intérimaires (passés de 12% des effectifs en 2016 à 2 à 3% aujourd'hui) et en embauchant 120 salariés en trois ans.

Dans un secteur où "depuis quatre ans, on a une visibilité à 15 jours seulement", selon son directeur, la société entend bien poursuivre sa politique d'investissement. Cette année, LME-Beltrame Group va effet injecter 12 M€ dans le renouvellement des équipements, les appareils de levage, l'amélioration des conditions de travail mais aussi l'efficacité énergétique. Le dirigeant annonce aussi le changement du four d'un des deux laminoirs, soit une mobilisation de 10 M€ supplémentaires qui devrait intervenir en 2020-2012. L'énergie est présentée comme l'un des axes prioritaires de la stratégie de cette entreprise électro-intensive. Son objectif immédiat est de réduire de 3 à 4% sa consommation d'ici à 2021. En parallèle, LME-Beltrame Group, veut monter sa performance de 98% de déchets recyclés aujourd'hui à 100% dès 2020, pour pousser au plus loin son modèle d'économie circulaire.