Marie Lancry : Un aller simple de Dunkerque à Ko Samui

"Je suis venue en vacances à Ko samui avec mon bébé de trois mois et son papa. rentrés à Dunkerque, on s'est dit qu'on vendait tout pour s'installer là bas ! » Marie Lancry est du genre instinctif. 9 ans plus tard, à la tête d'une résidence hôtelière de 5 bungalows et 4 maisonnettes sur l'île paradisiaque de Ko Samui, en Thailande, elle ne regrette rien de son coup de cœur aventurier. Même si l'histoire n'a pas été linéaire pour cette ancienne libraire du feu Virgin Megastore du Pôle Marine de Dunkerque. « Ici quand vous avez un problème, il n'y a pas de bottin et pas de pages jaunes ! »

Débarquée à 27 ans avec son mari, elle reprend d'abord un hôtel de 26 chambres en plein centre, en montant une société, permettant d'obtenir un permis de travail et un visa business à renouveler chaque année. L'expérience dure un an, et connaît des débuts très chaotiques. « Les huit premiers mois , on se posait la question de rentrer ou non en France... ». Finalement, ils s'accrochent mais changent leur fusil d'épaule : la jeune femme souhaitant vivre plus proche de la nature, ils revendent l'hôtel et reprennent un établissement en bord de plage. De quoi planter des racines dans le pays, gagner leur vie, se tailler une petite réputation, fidéliser une clientèle d'étrangers (beaucoup de Russes et de Français, dont quelques Chtis). Mais le couple se sépare. Et Marie Lancry se lance dans un troisième projet hôtelier, «Mali Samui ». « Mali » pour son prénom Marie, que les Thaïs n'arrivent pas à prononcer, et Samui pour l'île.


Son fils a d'abord pratiqué l'école thaïe avant d'intégrer l'école française de l'île, et pratique aussi bien l'anglais que le français ou le thaï. « Au point qu'à un moment il ne savait plus s'il était thaï ou « farang » (le terme qui qualifie les Occidentaux pour les Thaïs, ndlr) », sourit sa maman.
Avec sa petite équipe de deux salariées, des Birmanes, elle mène sa barque tranquille au soleil de la mer d'Andaman.
« J'ai l'impression d'être en vacances tout le temps ! Ici on est libre, la vie est simple, la nature est très présente. En France, il y a beaucoup d'interdictions, d'obligations. Quand j'y reviens, j'ai du mal avec les règles ! »
Marie Lancry concède que sa famille et ses racines lui manquent, notamment à la période du carnaval, mais elle retourne dans le Nord à chaque basse saison (octobre-novembre). Et pas question pour elle d'envisager un retour au pays. Elle vient d'ailleurs d'investir dans une piscine et a pris un deuxième travail sur l'île, le management de villas de haut standing. Et à plus long terme, elle imagine de tenter l'aventure ailleurs en Asie du Sud-Est, pourquoi pas en Birmanie voisine. Mais pour l'instant, son présent lui convient parfaitement. « Je suis devenue un peu comme les Thaïs, je vis au jour le jour ! ».

Olivier Ducuing

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