Pascal Ode : une reprise au millimètre dans le moule

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Mais qu'est-ce qui peut bien conduire Pascal Ode, réunionnais d'origine et parisien de longue date, à reprendre une PME de 46 personnes à Noeux-les-Mines, dans le Pas-de-Calais ? "Il était temps de rentrer dans la vie active" répond-il tout simplement. Supelec, Executive MBA à HEC, Harvard Business School ... l'homme collectionne les diplômes de prestige. Il occupe pendant une vingtaine d'années des postes de direction dans de grands groupes. Huit ans chez Schneider où il gravit les échelons et devient directeur commercial et marketing après avoir connu une vie d'expat en Hongrie. Trois ans comme directeur général Europe de Sperian, le leader des protections industrielles.

"J'ai vécu des expériences passionnantes, mais plus on monte, moins on est libre", analyse Pascal Ode. Et plus on est assis sur un siège éjectable ! Remercié en 2003, il change radicalement de voie et devient manager de transition dans des PME. Avec déjà en tête l'idée d'en reprendre une. "Dans les entreprises du CAC 40, seuls 40 jobs sont véritablement passionnants. Dans les PME, on les compte par milliers."

40 dossiers examinés

"Je me suis souvent demandé pourquoi un grand groupe n'était pas géré comme une PME." Dans ses missions de management, Pascal Ode applique des règles de gestion de base : motivation des équipes, réduction des coûts, organisation des flux. Parallèlement, il s'inscrit à des clubs de repreneurs comme le CRA à Paris. Meneur, il devient président du club HEC repreneurs et participe à la mise en place d'une méthode de prospection et d'analyse des motivations pour les repreneurs.
" La qualité de l'emballage réside dans le moule. Nos clients n'ont aucun intérêt à s'approvisionner en Chine et ruiner leur production."

A son poste d'observation privilégié, il examine quelque quarante dossiers. Jusqu'à ce qu'il rencontre l'entreprise qui corresponde en tous points à ses critères de sélection : une activité en B to B, un produit -technique- et un potentiel de développement à l'international. Matissart , leader français sur son métier de fabricant de moules de soufflage pour l'emballage et la pièce technique réalise un CA de 4,6 M€ (dont 10 à 15 % à l'export) en progression régulière de 4 à 5 % depuis dix ans. La société conçoit des moules pour tous types d'emballages dans l'agro-alimentaire, la parfumerie, la pharmacie...

Corinne et Gérard Matissart , fondateurs de l'entreprise en 1990, accompagneront Pascal Ode pendant quatre ans avant de prendre leur retraite au terme de 40 ans de vie professionnelle. Le montage financier de la reprise est innovant. Dans le cadre de la loi TEPA, des personnes physiques assujetties à l'ISF ont pris 25 % des parts. Les banques interviennent pour 50 %. Le quart restants est financé par Pascal Ode et les cédants qui ont conservé 4 % des parts. "J'ai été très bien accueilli par les fonds d'investissements régionaux mais je n'ai pas voulu ré-endetter la société dans cinq ans lorsqu'il faudra rembourser."

Développer la qualité

"L'objectif est de devenir le leader européen dans notre métier et grignoter des parts de marché aux allemands". Comment ? En faisant valoir les compétences de Matissart dans les moules à très haute productivité. Pour satisfaire les clients étrangers et les grands groupes, le nouveau dirigeant va accroître les exigences de l'entreprise en terme de qualité et de fiabilité des délais. Quelle que soit la contenance, d'un millilitre à 225 litres, la précision du moule doit être respectée. Les délais, actuellement de huit semaines, ne sont pas toujours tenus. Développer de nouveaux concepts grâce au bureau d'études de cinq personnes fera également partie des priorités.

Selon ce lauréat d'Artois Entreprendre, le volume des ventes devrait franchir la barre des 5 millions d'euros en 2010 et doubler d'ici cinq ans. Enfin à la tête de son entreprise, ce féru d'histoire et de stratégie déploie toute son énergie à développer cette PME au savoir-faire unique.

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