Générosité et gourmandise : jolie qualité et vilain défaut ?
Que répondriez-vous à la question « Que diraient de vous votre patron ou vos collaborateurs ? »
Si vous avez déjà eu la chance et pris le temps, lors d’un parcours d’outplacement par exemple, de vous poser pour réfléchir à qui vous êtes et identifier votre singularité, vous avez certainement en tête les trois ou quatre adjectifs qui vous représentent et vous valorisent le mieux. Parmi ceux-ci, on trouve peut-être adaptable, curieux, agile, déterminé, engagé ou rapide. Et que pensez-vous de qualités plus personnelles comme la gentillesse, la politesse, la générosité ou la gourmandise ?
Depuis plus de dix années au contact de managers et de dirigeants en coaching dans le cadre de leur transition professionnelle, j’ai remarqué que la générosité était régulièrement choisie comme qualité à valoriser car elle est recherchée par les recruteurs et souvent affichée comme valeur dans les entreprises... Et c’est légitime !
En effet, exprimant la capacité à faire un geste de don envers une autre personne, la générosité se manifeste en entreprise par la capacité à transmettre son savoir ou ses trucs et astuces, partager les informations, donner de son temps, apporter son regard pour faire grandir, challenger, émettre des feed-backs... Ce que l’on attend d’un manager, d’un codir ou d’un dirigeant, pour développer une organisation en prenant soin de ses hommes, n’est-ce pas ?
Mais quel serait le mot pour décrire la capacité à recevoir ce qui est proposé ou donné ? Pas si simple ! Moi j’ai choisi le terme gourmandise ! Qu’en pensez-vous ?
Serait-ce un « vilain défaut » à vos yeux ?
Il me semble pourtant que cette capacité, finalement assez rare, révèle une qualité managériale essentielle : accepter le cadeau d’un autre c’est le valoriser, faire preuve d’intérêt à son égard, lui donner de la crédibilité, affirmer l’estime qu’on lui accorde... En d’autres mots, accepter avec « gourmandise » le cadeau, le conseil, l’attention d’un autre est la plus belle des manifestations de reconnaissance qu’on peut lui donner car cela le rend utile et légitime.
D’autre part, cela est également révélateur de qualités adjacentes, telles que l’humilité, la capacité à se remettre en question, la volonté d’apprendre, de se développer... Également une ouverture d’esprit, la capacité à entrer en relation, à créer des liens... Je nous invite donc à rester généreux tout en osant la gourmandise ! Car, comme le dit si bien Pierre Hermé, « la gourmandise, source inépuisable de bonheur » !
Je reprendrais bien un éclair au chocolat ! Pas vous ?
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