La MEL a toujours soif

Pour assurer sa ressource en eau, la MEL imagine à terme une usine le long de la Deûle, une fois connectée au canal seine nord. Pour assurer sa ressource en eau, la MEL imagine à terme une usine le long de la Deûle, une fois connectée au canal seine nord.

Face à une consommation croissante d'eau, la métropole cherche des solutions et investit. Avec demain une usine sur la Deûle ?

 

Contrairement à la moyenne régionale, la consommation d'eau grimpe dans l'agglo lilloise. Et même beaucoup : + 5% depuis 2016, confirme le vice-président en charge du dossier, Alain Bézirard. L'effet conjugué des sécheresses (il fait plus chaud, les gens prennent plus de douches), de la hausse du nombre de logements, d'une insuffisante incitation à la sobriété, sûrement. Or les nappes ne se rechargent pas assez. « Si on ne fait rien, dans les 15-20 prochaines années nous aurons de gros soucis d'approvisionnement pour la métropole. Or nos habitants n'ont pas cette prise de conscience que l'eau devient de plus en plus rare», lâche l'élu.

La métropole a durci ses positions pour protéger sa ressource dans le dernier PLU, et entend poursuivre par exemple en poussant le monde agricole à s'orienter vers des cultures plus sobres, et à réduire le plus possible l'irrigation. Mais l'avenir passe aussi, nécessairement par des investissements importants. En moyenne, la MEL injecte 25 M€ par an dans l'eau potable, 40 M€ dans l'assainissement. A court terme, ce sera la mise aux normes de la station d'épuration de Wattrelos, et l'assainissement d'Armentières, des chantiers à respectivement 80 et 20 M€ environ. Côté eau potable, on est déjà dans le Grand Lille élargi depuis longtemps, la MEL ayant ses propres usines d'eau à Aire-sur-la-lys, Flers-en-Escrebieux, et Pecquencourt. Sur ces deux derniers sites (hérités de l'époque des Eaux du Nord), la métropole devra investir 30 M€ pour améliorer la production. Mais pour monter en régime, il n'y a guère qu'une dernière option : puiser directement dans la Deûle. Une hypothèse pas encore possible au vu de la qualité de l'eau, mais avec la connexion du canal Seine Nord Europe, cette réserve serait levée. « On peut imaginer une usine complémentaire, par exemple le long de la Deûle », anticipe Alain Bézirard.

 

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