Quand la mode devient durable

Mode et développement durable : ce qui pourrait ressembler à un oxymore s'apparente au contraire à une tendance de fond, portée par une prise de conscience de plus en plus forte des consommateurs comme des acteurs de la filière. Car celle-ci n'est guère vertueuse : l'industrie textile est l'une des plus polluantes au monde. Et en fin de cycle, elle produit 2,1 milliards de tonnes de déchets textiles par an... Sabine Dubuis est habitée par ces enjeux. Cette ancienne de chez Promod, La Redoute ou Auchan connaît de l'intérieur les enjeux du secteur. A commencer par un stock d'invendus, de surplus et de fins de série. « Ce stock est une aberration économique et environnementale », explique-t-elle.

A la tête de sa jeune start up Modimalisme, incubée par un accélérateur rev3, elle imagine des solutions circulaires pour les enseignes. Telle cette collection capsule décalée pour Damart à partir de doudounes matelassées (photo). Modimalisme a lancé avec l'ENSAIT une démarche expérimentale de mesure des bénéfices environnementaux du réemploi des surplus, avec des logiciels d'analyse du cycle de vie (ACV). Le projet, qui porte sur une trentaine de produits emblématiques, est soutenue par le conseil régional et l'ADEME.

Autre exemple, les Trois tricoteurs. Trois jeunes ingénieurs textiles de l'ENSAIT, qui ont débuté dans la distribution, mais dont leurs valeurs ne s'y retrouvaient pas. Les trois amis ont donc totalement changé de modèle en créant un « bar à tricoter » sur un concept pour le moins original. Une machine à tricoter automatique ultraperformante va vous fabriquer un pull-over (en 30 minutes) ou des chaussettes (en 5 minutes) pendant que vous sirotez votre café ou votre mousse. Un circuit ultra-court qui correspond à une demande émergente. « La production à la demande répond à pas mal de problématiques textiles », défend Sacha Boyadjian, l'une des associés. Cerise sur le gâteau, l'atelier basé à Roubaix, attire désormais des séminaires (jusqu'à 60 personnes assises et plus de 150 debout), et l'entreprise à peine née équilibre déjà ses charges fixes. L'équipe imagine à terme dupliquer son schéma ailleurs, en franchise, afin de porter la production au plus près du client final.

C'est à Roubaix encore que l'association Fashion Green Hub défend une logique collaborative au profit d'une mode circulaire en région. En associant des grands noms du secteur, de Jules à Promod en passant par Kiabi ou Petit Bateau. Signe qu'un virage est vraiment amorcé.

 

Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr

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