Ramery veut se métamorphoser dans les dix ans

Erquinghem-Lys. Le groupe familial accélère sa mutation vers la valeur ajoutée, l'ingénierie et la décarbonation.

Ramery n'a pas l'intention d'évoluer au fil de l'eau mais bien de maîtriser son destin. Son dirigeant familial Matthieu Ramery (2e à gauche sur la photo) a fait plancher les six directeurs généraux de son équipe de direction pour projeter le groupe à horizon 10 ans et enclencher dès maintenant sa métamorphose face aux grands défis. De quatre grands métiers, Ramery va passer à « cinq orientations stratégiques interconnectées » dont disparaissent les mots immobilier et construction, mais où apparaissent notamment l'ingénierie conseil, la promotion-construction de demain, et la production et la distribution d'énergies renouvelables.

« On va changer de périmètre en développant de nouvelles activités et des diversifications », décrypte Matthieu Ramery qui souligne la bonne santé du groupe, en croissance, profitable et très peu endetté, qui facilite cette évolution. « Il faut se transformer quand ça va bien ».

L'un des grands objectifs est de remonter dans la chaîne de valeur de la construction. C'est dans ce sens que le groupe a acquis il y a quelques mois une petite société d'ingénierie de Villeneuve-d'Ascq, DCI (10 salariés), et affiche un gros appétit de croissance externe. Ce positionnement amont doit aussi favoriser le déploiement de solutions plus efficientes, y compris pour industrialiser les modes constructifs. C'est aussi en creux la raison du désengagement annoncé de la promotion immobilière grand public, pour se concentrer sur le seul secteur B to B.

Ramery va par ailleurs pousser les feux de l'économie circulaire, secteur dans lequel il est déjà bien présent : le groupe gère 500 000 tonnes de déchets par an, dont il valorise déjà 85%. Signe des ambitions réaffirmées de Ramery, il vient d'acquérir un acteur landais,Valpaq, spécialisé dans la valorisation de pneus (20 000 T/an). Enfin, il entend devenir un acteur de production et de distribution d'énergies renouvelables. Il travaille ainsi sur une friche de Violaines (ex-centrale à charbon) avec Engie Green, pour y installer une centrale solaire de 15 MW. « Notre terrain de jeu sur les cinq axes stratégiques est le territoire national », lance Matthieu Ramery qui souligne aussi le temps long dans lequel s'inscrit l'entreprise famliliale.