Renault implante en région ElectriCity, son pôle 100% électrique

Luciano Biondo, directeur du pôle électrique ElectriCity. Luciano Biondo, directeur du pôle électrique ElectriCity.

La nouvelle entité, qui regroupe les sites de Douai, Maubeuge et Ruitz, a l’ambition de produire 400 000 véhicules par an d’ici 2025. 700 emplois seront créés dès l’an prochain pour assurer la production.

« Une chance pour Maubeuge, Douai et Ruitz, clairement ! » C’est ainsi que considère Luciano Biondo la nouvelle entité Renault ElectriCity, dont il tient les rênes. Après une baisse de régime significative depuis plusieurs années (Douai tourne par exemple à seulement 8% de ses capacités), ce projet a la ferme intention de permettre aux usines régionales du groupe de renouer avec la performance. Les ambitions sont telles que l’accord social actant la création de Renault ElectriCity a été signé à l’unanimité avec l’ensemble des organisations syndicales début juin. Une entente « plutôt rare, sans aller-retour », d’après Luciano Biondo, qui confirme le caractère « historique » d’un accord construit sur la base d’un dialogue social « important et responsable ».

ElectriCity se présente comme l’unique pôle industriel électrique, compétitif et made in France du groupe. Lequel a la volonté de fabriquer en région un véhicule électrique commercialisé au prix équivalent à celui du véhicule hybride électrique. Pour ainsi, « reprendre le leadership qu’a Renault sur le secteur depuis 10 ans », rappelle Luciano Biondo, en poste chez le constructeur depuis 8 mois. ElectriCity lorgne la production de 400 000 véhicules électriques à horizon 2025. En incluant les véhicules thermiques produits dans le Nord, Renault espère atteindre une production de 500 000 véhicules par an. A plus long terme, Renault pense par ailleurs à rapatrier en région la construction de tous les composants d’un véhicule électriques.

« Performance sociale »

Cette montée en puissance de la production s’accompagnera de la création de 700 CDI directs, entre 2022 et fin 2024, sur les trois sites ; 350 sur Maubeuge et 350 sur Douai et Ruitz. « Nous rencontrerons Pôle Emploi, l’Education nationale, mais aussi la Région et le Département afin de donner la chance aux personnes, notamment les jeunes, en demande d’emploi et au chômage longue durée, sans pré-requis de qualification », précise le directeur du pôle électrique. Selon qui, « il n’existe pas de projet et de performance industrielle sans projet et performance sociale ». Ces recrutements seront suivis d’un dispositif de formation et porteront essentiellement sur les métiers de production. A terme, Renault emploiera près de 6 000 salariés en région, faisant de lui le premier employeur du privé.

Pour assurer son ancrage sur le territoire Renault ElectriCity entend s’entourer d’un écosystème fort d’universités, d’écoles, de fournisseurs ou encore d’incubateurs régionaux. Objectif ? « Faire dans notre région ce qu’il y a de mieux en terme de véhicules électriques », répond Luciano Biondo, qui tient encore à garder secret l’investissement global d’ElectriCity.