Alimentation régionale : des efforts pour tendre vers un système alimentaire plus autonome et plus durable

Une étude menée par l’ADEME (ademe.librairie.fr), intitulée "Résilience alimentaire en Hauts-de-France", propose un diagnostic du système alimentaire régional, de ses enjeux de reterritorialisation, de durabilité et de résilience.

La région apparait actuellement comme excédentaire en terres agricoles par rapport aux besoins alimentaires de ses 6 millions d’habitants. Ce que l’étude baptise son « potentiel nourricier » de la région s’élève à 130%, autrement dit nous pourrions nourrir 1,8 million d’individus supplémentaires.

Malgré cet atout et une puissante industrie agroalimentaire, le système alimentaire des Hauts-de-France présente des fragilités.

Ses capacités de transformation agroalimentaires et les volumes d’emplois associés ne permettent de répondre qu'à 70% à l’ensemble de la demande régionale en produits transformés de qualité.

Sur le volet environnemental, le changement climatique et les dynamiques d’artificialisation des sols et de spécialisation de la production agricole affectent la biodiversité locale et dégradent la qualité des sols et de l’eau. Les chaînes d’approvisionnement sont sous tension du fait de leur dépendance aux marchés extérieurs aussi bien pour les débouchés des productions régionales que pour l’approvisionnement en intrants agricole.

Cette étude inédite propose une vision concertée pour améliorer notablement les potentiels nourricier et agroindustriel de la région, maintenir voire augmenter l’emploi et réduire les pressions environnementales. A travers notamment un renforcement de l’agriculture bio, l’émergence de nouveaux outils de transformation et une évolution des pratiques alimentaires. Des initiatives remarquables sont déjà à l’œuvre dans la région : citons le Panier de la mer à Boulogne qui récupère les invendus de la pêche et de l’industrie agroalimentaire pour les transformer en barquettes traiteur à destination des banques alimentaires. Ou la communauté d’agglomération de la Baie de Somme qui expérimente avec certains restaurateurs la collecte et la transformation de coquilles de moule en produits dérivés destinés au secteur du tourisme.

Les acteurs publics se mobilisent pour accompagner ces changements avec la mise en place de Projets Alimentaire Territoriaux. Les PAT (dont 18 labellisés en Hauts-de-France) visent à renforcer une alimentation durable et locale. L’ADEME soutient également la mise en place de réseaux, appelés REGAL, pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Ce dernier représente en France près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable, soit environ 150kg /habitant.

Dans notre région, 4 territoires portent un REGAL avec des résultats probants : le Saint-Quentinois, la Communauté de Communes du Sud Artois, la Communauté de Communes de Somme Sud Ouest et le pôle d’équilibre rural et territorial du Pays de Thiérache. Ainsi, les REGAL ont permis de mobiliser autour du gaspillage alimentaire l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire dont au moins 46 000 citoyens, 100 cantines et restaurants et 10 distributeurs.

 

Pour en savoir plus sur les aides de l’ADEME https://agirpourlatransition.ademe.fr

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