Alkos devient canadien

La nouvelle gamme de crayons à maquiller biosourcés que vient de sortir Alkos La nouvelle gamme de crayons à maquiller biosourcés que vient de sortir Alkos

 

Le groupe, né à Boulogne-sur-Mer en 1996 avec la reprise des Crayons Conté Cosmétiques, est racheté par le canadien KDC/One. Avec de grosses perspectives de croissance.

 

A 75 ans, Gérard Gieux passe la main. Celui qui, depuis la reprise des crayons de maquillage Conté Cosmétiques en 1996 (alors propriété de Bic), a construit un groupe de 400 personnes et trois usines, pour un chiffre d'affaires de 50 M€, vient de céder l'ensemble au canadien KDC/One (950 M$ de ventes, 10 usines avant la reprise, 5200 salariés). De quoi ouvrir une nouvelle étape de développement pour ce groupe discret, sans marques propres, mais qui fabrique pour les grands du secteur. Alkos Cosmétiques, à Hesdin-l'Abbé, est le dernier fabricant français de crayons de maquillage, doté d'un outil de production très performant et innovant. L'entreprise vient ainsi de sortir en mars une nouvelle gamme de crayons biosourcés à base de cellulose.

Le groupe comprend également une usine de formulation de produits de maquillage à Angers (Inter Cosmétiques), devenue le pôle central d'Alkos, et Sagal, fabricant de savon et déodorants en Eure et Loir.

L'intégration dans le groupe KDC/One, né en 2002, offre à Alkos une perspective de nouvelle dynamique forte. Construit par acquisitions, le Canadien n'avait pas encore d'expertise dans les secteurs du crayon à maquiller et du mascarat, qu'il va pouvoir exploiter dans ses circuits nord-américains. Par ailleurs, c'est sa première implantation industrielle en Europe, marché stratégique pour son développement demain. Et la possibilité désormais de revendiquer le made in France, très important dans le secteur du luxe et de la cosmétique, devrait assurer de belles perspectives commerciales.

 

"Un deal win/win"

 

"C'est un deal win/win", analyse Florence Lefeuvre, vice-présidente vente et marketing d'Alkos. "Alkos va bénéficier de la puissance financière, du support industriel, technique et commercial de KDC/One, avec qui nous parlons le même langage".  Alkos sera aussi pleinement intégrée à la plateforme R&D dernier cri que le Québécois a ouverte l'an dernier dans le New Jersey. KDC/One met quant à lui la main sur des activités de diversification nouvelles pour lui, sur le portefeuille clients d'Alkos, et s'ouvre le marché européen. De nouvelles acquisitions devraient d'ailleurs suivre sur le Vieux Continent, observe Florence Lefeuvre.

D'ores et déjà, un plan d'investissement est envisagé pour moderniser l'usine Sagal, tandis que les deux autres sont déjà au meilleur niveau, selon la direction. Une nouvelle présidente, Nathalie Archier Palmer, a été nommée courant juillet PDG du groupe Alkos, avec pour ambition de «consolider et poursuivre le renforcement industriel du groupe sur l’ensemble de ses trois sites indus- triels pour accompagner sa croissance »