Alzprotect : l'espoir contre Alzheimer grandit encore

Lille. Les résultats encourageants de la phase clinique 2A de sa molécule Ezeprogind poussent la biotech à la prolonger de six mois. Avec une levée rapide de 25 à 30M€ en vue.

 

La biotech lilloise Alzprotect franchit une nouvelle étape dans le développement de sa molécule AZP2006, baptisée Ezeprogind, contre les maladies neurodégénératives. Les premiers résultats de la phase clinique 2A se sont révélés concluants sur la tolérabilité, la sécurité d'emploi, mais aussi « des signes prometteurs d'efficacité clinique » contre la maladie PSP (paralysie supranucléaire progressive), cousine de la maladie d'Alzheimer. A ce jour, il n'existe aucun traitement contre la PSP, qui se traduit par des lésions du tronc cérébral affectant la vue, la mobilité, l'équilibre, la déglutition et la parole, les malades présentant une espérance de vie limitée entre 5 et 7 ans.

Les patients traités avec la molécule ont vu un ralentissement de la maladie, voire une stabilisation des signes cliniques, tandis que les patients recevant le placebo ont vu leur état se dégrader. « On a atteint l'objectif primaire », se réjouit Philippe Verwaerde, président de la société, qui nuance toutefois. « On ne crie pas victoire car nous étions sur douze patients par bras, ce qui n'est pas suffisant en termes statistiques ». Mais les résultats encourageants ont conduit les cliniciens à demander l'extension de la phase clinique pour six mois, qu'ont autorisée l'Agence Nationale de Sécurité des Médicaments (ANSM) et le Comité de Protection des Personnes (CMP). L'entreprise vise désormais une étude de preuve d'efficacité en direct en Europe et probablement avec un partenaire américain aux Etats-Unis. Ces développements conduisent Alzprotect à préparer une levée de fonds de 25 à 30 M€ avant la fin de l'année, mais aussi à renforcer son équipe avec l'arrivée du Dr Olivier Defert comme directeur des opérations. La biotech, qui compte 8 brevets internationaux, avait déjà ouvert son capital en 2017 à Xerys, qui a injecté plus de 16 M€ dans l'entreprise.

Au-delà de la PSP, l'Ezeprogind ouvre des perspectives pour d'autres maladies neurodégénératives, comme la maladie d'Alzheimer mais aussi la maladie de Parkinson, ou encore la sclérose latérale amyotrophique.