Batteries : Envision branche 2500 emplois à Douai

Photo Laurent Goudet- L'Observateur du Douaisis Photo Laurent Goudet- L'Observateur du Douaisis

Douai. Après l'usine de batteries ACC portée par Stellantis et Total à Douvrin, le sino-japonais Envision AESC va investir 2 mds € dans une unité similaire à Douai pour le compte de Renault-Nissan.

 

"Oui la bagnole a de l'avenir. Je crois à cette écologie de progrès, cette écologie de l'industrie », qui va créer ici « une vallée européenne de la batterie électrique !» L'expression, soigneusement préparée, est celle du président de la République Emmanuel Macron, venu à Douai le 28 juin célébrer l'implantation de la deuxième gigafactory de batteries du pays, celle d'Envision, après celle d'ACC (Stellantis-Total-Mercedes) à Douvrin, à 30 kilomètres de là. Deuxième et non pas seconde car les Hauts-de-France veulent se positionner pour accueillir le maximum de projets. « Jamais deux sans trois ! Et nous sommes d'ores et déjà candidats à une troisième usine de batteries », a clamé Xavier Bertrand pour sa première sortie publique après sa réélection à la tête de la Région, évoquant aussi la préparation d'une filière du recyclage des batteries.

« On a le foncier, de la main d'œuvre disponible, la formation, on est parfaitement capable d'accueillir une troisième usine, voire une quatrième. C'est important car derrière, vous créez tout l'écosystème, vous drainez les fabricants d'anodes, de cathodes, de séparateurs de batteries. Et là, on parle de dizaines de milliers d'emplois potentiels ! », décrypte Yann Pitollet, directeur de Nord France Invest (NFI). Le patron de l'agence de promotion économique de la région imagine à terme une capacité de production de l'ordre de 100 Gwh dans la région.

Le dossier Envision a été détecté il y a dix-huit mois par Business France et NFI. Le groupe chinois est un puissant acteur des énergies vertes, notamment éolienne. Et à travers sa filiale japonaise AESC, il figure dans le top 5 mondial des batteries statiques pour véhicules. C'est AESC qui, en 2017, a repris la technologie de batteries de Nissan-NEC, exploitée pour la Leaf de Nissan et les premiers Kangoo électriques. Il est en cours de construction d'une très grosse unité en Chine et possède déjà une petite usine de batteries à Sunderland au Royaume-Uni.

2500 emplois en 2030 au plus tard
A Douai, l'industriel asiatique va profiter du compactage du site Renault qui vient de conclure la cession de 150 ha, pour s'installer à proximité immédiate de son principal client, en juste à temps. Principal mais pas unique puisque l'usine pourra servir tout le marché automobile.
Les travaux devraient débuter dès 2022 pour une première tranche de 9 Gwh, évaluée à un milliard d'euros d'investissement, qui générera 1 000 emplois. Le site devrait entrer en production en 2024. Une seconde tranche d'un milliard d'euros supplémentaires devrait porter la capacité à 24 Gwh (voire davantage puisque le site est très largement calibré) et les effectifs à 2500 en 2030, au plus tard, selon Yann Pitollet.
Comme dans le dossier ACC, l'aide publique est considérable, de l'ordre de 100 M€ dont 35 M€ du conseil régional. Au total, l'Etat apporte 200 M€ à ce projet, en intégrant dans le périmètre la modernisation de l'outil de production de Renault. « Moi, j'assume cet argent public », a asséné le chef de l'Etat devant le personnel de l'usine Renault. « On doit pouvoir produire plus de véhicules électriques françaises avec plus de composants français car c'est une opportunité pour nous », a- t-il insisté.

 

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