Beauvais, nouvelle "maison mondiale" de Massey Ferguson

L’usine isarienne va porter sa capacité à 18 000 tracteurs / an. L’usine isarienne va porter sa capacité à 18 000 tracteurs / an.

Oise. Le tractoriste américain confirme son plan de développement pour son usine historique. Il va investir 50 M€ pour améliorer la productivité du site, lui donner plus de cohérence, et en faire l'un des plus innovants du secteur.

 

Beauvais est-il en passe de devenir le futur «Autostadt », le temple de l’automobile allemand de Wolfsbourg, des engins agricoles ? Les dernières annonces du groupe, en juillet, vont dans ce sens.

Avec l’appui la communauté d’agglomération, le groupe a confirmé que 50 M€ seront prochainement investis sur le site, afin de réunir en un immense ensemble de 54 hectares les extensions réalisées autour de l’usine historique. Objectif : faire de Beauvais la « Maison Mondiale de Massey Ferguson », selon l’expression du groupe, en y installant un centre d’expérience client, ainsi qu’un campus dédié à l’innovation. «Nous allons améliorer notre productivité et intégrer davantage de talents internationaux, sachant que 41 nationalités différentes sont déjà présentes parmi les 300 ingénieurs d’Agco et les 90 de GIMa », a détaillé, début juillet, Thierry Lhotte, vice-président d’Agco et directeur de l’usine.

Pour y parvenir, un chantier d’ampleur doit d’abord être mené. En 2019, pour sa dernière extension, le groupe avait acquis l’ex-usine Froneri, située de l’autre côté de l’avenue Blaise Pascal, un axe très emprunté de la ville (21 000 véhicules/jour). Par la force des choses, l’usine est donc littéralement coupée en deux, entraînant la mise en place de 150 navettes quotidiennes afin d’acheminer les pièces des centres de stockage aux lignes de montage.

Pour résoudre cette difficulté, la collectivité va donc engager une dizaine de millions d’euros dans de nouveaux aménagements routiers, parmi lesquels un pont. La somme est à la hauteur du poids du tractoriste dans l’économie du territoire. Sa contribution aux finances locales, au seul titre de la cotisation foncière des entreprises (CFE), s’élève à près de 2,4 M€. Sans oublier le vivier de sous-traitants et fournisseurs que l’usine alimente et ses 2 500 salariés directs.

Dix nouvelles gammes dans les deux ans


Au total, la marque au triangle a lancé pas moins de 18 nouvelles gammes ces six dernières années et en programme dix de plus d’ici deux ans. Reste à les vendre. Pour cela, le tractoriste s’inspire de ses homologues de l’automobile. Un showroom moderne va être déployé sur le site, afin de doubler le nombre de visiteurs annuels, soit 20 000 espérés en moyenne. Un restaurant et une piste d’essai sont également au programme, non loin de l’atelier de personnalisation, une tendance de fond du secteur.

Côté production, le site se veut aussi à la pointe. En se dotant d’une des unités robotisées les plus «modernes au monde » selon le groupe, Agco a par exemple réinternalisé la production de tubes hydrauliques, jusqu’à présent sous-traités en Asie et en Europe. De même, la marque a généralisé les technologies d’impression 3D pour produire des protos, mais aussi de petites séries, complexes, ainsi que de pièces personnalisées. Avec ce programme, Agco Massey Ferguson, qui accroît réglièrement ses capacités, estime pouvoir atteindre une production de 18 000 tracteurs par an, 3 000 de plus environ qu’aujourd’hui.