Carelide : le tribunal prolonge l'appel à candidatures d'un mois

Faute d'offre satisfaisante, le tribunal de Lille a fixé au 5 janvier l'échéance des offres de reprise pour Carelide, en RJ depuis fin octobre.

 

« On ne veut pas faire peur ». L'usine de poches de perfusion Carelide continue à tourner comme si de rien n'était, aucune banderole vengeresse n'orne les murs et les salariés se veulent résolument responsables pour faciliter toute proposition sérieuse de reprise. Carelide, née en 2019 d'une scission d'avec Macopharma, est en redressement judiciaire depuis le 24 octobre.

Malgré pas moins de 19 marques d'intérêt, seule une seule offre a été déposée devant le tribunal de Lille Métropole, et une offre très insuffisante, et manquant de références dans l'univers de la santé selon les salariés. Cette offre serait portée par la holding familiale d'un homme d'affaires issu du monde de la cosmétique, un certain monsieur Passant, basé en Seine-et-Marne. Le projet prévoit la suppression de 60 postes de CDI sur un effectif de 400 personnes. Carelide, qui réalise un chiffre d'affaires de 39 M€, emploie en outre actuellement un volant de 120 intérimaires pour honorer un carnet de commandes encore important.

"Le choc"

Le tribunal a repoussé jusqu'au 5 janvier la période de remise des offres. Le calendrier est important car de gros appels d'offres du secteur sont attendus au mois de février. Un sursis que les salariés entendent mettre à profit pour activer tous les réseaux possibles afin de défendre leur outil de travail. Ils recevaient le 8 décembre un député LFI, Damien Maudet, parlementaire … de Haute-Vienne. « On interpelle tout le monde pour avoir de l'aide ! Le gouvernement était venu en grande pompe ici. Maintenant les hôpitaux se fournissent chez nos concurrents allemand ou américain », déplore un cadre de l'entreprise, qui évoque « le choc » ressenti par les salariés devant l'absence d'offre sérieuse et l'hypothèse possible d'une fermeture pure et simple. Durant la crise sanitaire, les pouvoirs publics avaient soutenu l'entreprise de Mouvaux considérée comme stratégique en terme de souveraineté sanitaire. Un investissement de 5 M€ avait été consenti pour mederniser l'outil. Il faudrait encore quelque 10 M€, selon les salariés, pour arriver à une production entièrement automatisée.