Delpharm-Aguettant : deux chevaliers blancs au chevet de Carelide

Mouvaux. Sous réserve d'améliorations du plan, la reprise du fabricant de poches de perfusion devrait être tranchée mi-février.

 

C'est le 17 février que la décision du tribunal de commerce Lille Métropole est attendue. Les craintes pour l'avenir du site Carelide à Mouvaux pourraient être enfin levées avec la reprise de l'entreprise par le duo des acteurs français de la pharmacie Delpharm et Aguettant. Carelide, fabricant de poches de perfusion issu d'une cession par Macopharma (propriété directe de Gérard Mulliez), avait dû déposer le bilan dans un contexte de guerre des prix et d'un accès commercial de plus en plus fermé dans un univers hospitalier tout entier tendu vers la réduction des coûts. Delpharm-Aguettant s'est avérée la seule offre concrète malgré un nombre important de marques d'intérêt. « C'est une offre extrêmement sérieuse », selon le président du tribunal de commerce Eric Feldmann, soulignant la surface financière et industrielle des deux entreprises. Delpharm, dont le siège est à Boulogne-Billancourt, affiche un parc de 17 usines en Europe pour 1 Md€ de ventes et 6 400 salariés. Il s'associe ici au lyonnais Aguettant (500 salariés, 160 M€ de CA), spécialisé dans les produits injectables.

Le plan proposé, qui devait faire l'objet de négociations complémentaires, prévoit la reprise de 300 salariés sur 430 (sans compter un gros volant d'intérimaires), assorti de 25 à 30 M€ d'investissement sur trois ans, dont 5 M€ de fonds de roulement.

Et l'ambition annoncée de monter la production de 30 millions de poches par an aujourd'hui à 70 millions, afin de gagner en compétitivité.

Le montage table sur un appui des pouvoirs publics de quelque 15 M€ sous forme de prêts. « L’Etat, qui est prêt à soutenir financièrement une offre de reprise, va poursuivre ses échanges avec Delpharm, pour l’aider à concrétiser son offre », commentait en janvier le ministre de la santé François Braun. Xavier Bertrand affirme de son côté que la Région sera prête à accompagner de futurs investissements, mais aussi les salariés non repris. Il souligne aussi que la réussite de ce projet passe par des évolutions dans les appels d'offres publics, permettant à une entreprise relevant de la souveraineté sanitaire du pays de faire valoir tous ses atouts.