Demeyère mord la poussière

Malgré des dispositifs de prévention et un PGE de 30 M€, le groupe familial de Pérenchies n'a pas résisté aux hausses de prix du bois et des matières premières, après avoir déjà subi beaucoup de difficultés préalables. Le tribunal de commerce de Lille Métropole l'a placé en redressement judiciaire le 2 décembre.

Le fabricant de meubles en kit Demeyère est une des victimes de l'inflation spectaculaire des matières premières. Son principal matériau, le bois, a encaissé une flambée de 170%, tandis que l'aluminium a grimpé de 50% et l'emballage carton de 30%. Le groupe familial, présidé par Frédéric Demeyère, a du se résoudre à se déclarer en cessation de paiement, le tribunal de commerce de Lille Métropole prononçant sur le champ un redressement judiciaire assorti d'une période d'observation renouvelable de 6 mois.

L'industriel nordiste, né en 1909 dans la fabrication de cercueils, a connu une montée en régime spectaculaire, fondée sur la massification de ses flux et sur une automatisation à outrance. Il est devenu une ETI remarquable, leader européen de son secteur, avec un impressionnant dispositif industriel. Dans ses belles années, Demeyère est ainsi monté à 170 M€ de chiffre d'affaires.

Mais le groupe a accumulé les difficultés depuis plusieurs années. Il a d'abord subi en contrecoup les turbulences de son grand client Conforama, lâché par les assureurs-crédits en 2019. Puis la crise sanitaire a entraîné un recul d'activité de 70 M€. Le chiffre d'affaires est tombé à 105 M€.

Très consciente de la situation, l'entreprise avait fait appel en amont aux procédures de prévention. Une intense mobilisation avait ainsi permis in extremis d'obtenir un prêt garanti par l'Etat de 30 M€ en juillet dernier, la dette avait été restructurée, tandis qu'un nouveau directeur général, Jean-Marc Bailleux, avait rejoint l'entreprise.

Les 750 salariés, dont la grande majorité sur la métropole lilloise (et 110 dans les Charentes), attendent désormais de connaître leur sort.