Des soins palliatifs……. à la reconquête industrielle

Saisi à la gorge par le ralentissement économique, le ministre du redressement productif a mandaté ses 22 collaborateurs en régions pour traiter en urgence les plans de réorganisation lourds de menace pour l’emploi.

Il faudra cependant passer à la phase constructive d’un plan de grande ampleur. Voici quelques chiffres de cadrage.

La part de l’industrie dans le PIB est de 13% en France , inférieure de 10 points à celle de l’Allemagne. En 2011 treize points de PIB valent 260 milliards d’euros et correspondent à 4 millions d’emplois industriels Se donner comme objectif de reprendre 5 points correspondrait à la création de 1,5 million d’emplois au minimum, et donc permettrait d’effacer la moitié du chômage.

Ce serait une véritable révolution, car la pente est dans le sens inverse, et depuis longtemps. Mais quelle industrie ? Osons une nouvelle industrie capable de porter les rémunérations actuelles , qu’il ne faut pas contester , les Allemands sont à niveau comparable, (sauf pour les charges !)

La première variable à faire bouger , c’est la valeur créée et de ce point de vue nous avons à nous confronter à une obligation de montée en gamme . Ce qui veut dire une formation exigeante, initiale et continue. Des investissements dans les nouvelles technologies . Une organisation du travail rénovée, moins bridée par d’innombrables textes. Bref du réalisme.

Quant aux charges, il faut alléger l’entreprise de ce qui pèse indûment sur le seul travail et qui concerne d’abord la solidarité nationale et donc opérer un transfert sur des impôts à base large  TVA et CSG .

A la fin, c’est de la motivation des chefs d’entreprise que viendra le déclic conquérant. Innover suppose une bonne visibilité sur l’environnement fiscal et réglementaire. Il faut aussi disposer de fonds propres , sans quoi personne n’est capable de prendre le moindre risque. Il faut donc permettre aux entreprises de faire des profits, à réinvestir massivement dans la recherche , l’innovation , les équipements modernes et les réseaux commerciaux .

Le chef d’entreprise est un gagneur dans l’âme, sinon il ne ferait pas ce métier. C’est de lui que dépend la croissance . Un plan de reconquête industrielle doit les mobiliser. D’innombrables rapports éclairent totalement le sujet ,dont celui de la CNI.( conférence nationale de l’industrie) Pourquoi ne pas repartir de cette base plutôt que de vouloir, alternance oblige , tout réinventer ?