Federec demande un dispositif de soutien au recyclage des métaux ferreux

Une année 2017 très positive, des perspectives plus incertaines en cette fin d'année : l'organisme professionnel Federec a dévoilé un bilan d'activité très détaillé à la presse. A l'échelon national, l'activité a crû de 5,7% l'an dernier pour atteindre 9 mds€. Les investissements ont beaucoup progressé (+12%) à hauteur de 521 M€.

En Hauts-de-France, le secteur rassemble 143 entreprises sur 267 sites, qui totalisent 4026 salariés, soit la deuxième région de France en effectifs, derrière l'Ile-de-France. Les entreprises collectent au total 9,8 MT, ce qui place la région au 3e rang national  en volumes. Traduit en économies, ce niveau équivaut à un gain environnemental de 3,7 MT de CO2, soit les émissions d'1,5 million de véhicules par an.

La région est marquée par une surreprésentation forte dans l'ensemble des déchets métalliques et notamment ferreux. Ils représentent en effet 23% des volumes, contre 12% en moyenne française. Un niveau largement dû à la présence d'Ascoval, qui consomme à elle-seule 200 000 tonnes d'acier recyclé et qui pourrait même monter à 500 000 tonnes. Autant dire que l'avenir de l'aciérie électrique sera déterminant pour la filière. Mais le modèle économique est aujourd'hui pénalisé par le faible coût des matières premières extractives venues de l'autre bout de la terre. Federec propose une solution déjà mise en œuvre avec succès dans l'univers plastique, à travers le dispositif Orplast, permettant un système d'aide transitoire pour compenser le différentiel entre le prix des matières vierges et celui des matières recyclées. « Cela a généré une situation transitoire complexe. Des millions de tonnes ne peuvent plus partir en Chine, saturant les centres de valorisation avec un basculement en enfouissement à grande vitesse », déplore Frédéric Dutriez, président de Federec Hauts de France. Le secteur reste lourdement impacté par la décision chinoise de cesser ses importations de déchets depuis fin 2017.

Dans l'univers des ferrailles, Federec suggère de puiser dans une enveloppe nationale de 150 M€ décidée en octobre par le conseil national de l'industrie. « On propose d'en prendre 26 M€ pour les affecter à un dispositif de compensation de quelques euros la tonne », explique Olivier François, dirigeant de Gallo et président de la commission internationale chez Federec. Pour lui, le système serait compatible avec les règles de concurrence de l'UE, chaque entreprise pouvant recevoir jusqu'à 300 K€ sur trois ans au maximum.

En parallèle, sur la même logique, Federec souhaite expérimenter en Hauts-de-France un système de certificats de recyclage, dont le modèle serait calqué sur celui des certificats d'économie d'énergie. Selon la fédération, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire Brune Poirson se serait montrée intéressée.

OD