Fives-Cail : un projet pharaonique rive droite de Lille

Fabienne Duwez, directrice  de la Soreli, SEM en charge de l'aménagement du quartier, et Thierry Landron, dirigeant de Méert, devant la halle qui accueillera les ateliers et les bureaux de la vénérable institution à horizon 2027. Fabienne Duwez, directrice de la Soreli, SEM en charge de l'aménagement du quartier, et Thierry Landron, dirigeant de Méert, devant la halle qui accueillera les ateliers et les bureaux de la vénérable institution à horizon 2027.

L'institution de la gastronomie lilloise va s'implanter dans une halle de 2 500 m2 au coeur du quartier en reconversion Fives-Cail. Un haut lieu de requalification urbaine à partir de friches industrielles. 

Méert va implanter son atelier de fabrication et ses bureaux dans un ensemble de 2 500 m2 qui desserrera enfin, début 2027, les contraintes d'une production en hypercentre. Pas moins de 70 salariés sur les 110 de la rue Esquermoise devraient rejoindre le nouveau site. Ce dernier sera porté par la Foncière de l'Erable (Crédit Agricole), Soreli sera promoteur, et Méert locataire. La charpente métallique sera reconstruite à l'identique et la façade historique sera préservée pour préserver une architecture au caractère industriel. Méert investira en direct seulement 0,5 M€ dans les nouveaux équipements, et transférera une grande partie de ses outils actuels. Elle rejoindra un cluster des métiers de bouche, qui a débuté avec l'implantation d'un lycée hôtelier, et qui se poursuit avec l'arrivée de la brasserie la Capsule, parmi d'autres.

La Soreli aménage ici 25 hectares  d'anciennes friches industrielles, a prix d'un investissement public majeur (155 M€ dont 83 M€ de la MEL et 34 M€ de Lille). « C'est une opération d'une complexité folle, on démolit à la petite cuiller » décrit Fabienne Duwez, sa directrice, fière du savoir-faire de la SEM pour gérer cette réhabilitation qui fait figure de laboratoire urbain XXL.

A l'origine le site comptait pas moins de 17 ha de halles bâties. Certaines ont commencé à être démolies ou réhabilitées, sur un rythme très progressif, Martine Aubry ayant choisi la patience pour réurbaniser ce quartier industriel, sur le concept de mixité de logements mais aussi de mixité fonctionnelle. Et dans une logique d'économie circulaire : les pavés sont réutilisés (sciés en deux pour en avoir suffisamment) et pas moins de 3,6 millions de briques seront recyclées, tandis que les 5 hectares de toiture alimentent des cuves gigantesques capables d'absorber jusqu'à 1800 m3 d'eaux de pluie.


Le téléférique, projet toujours pendant 


Le quartier est encore enclavé du reste de Lille par la voie ferrée et le périphérique. Une piste cyclable sera aménagée tandis que les transports en commun seront privilégiés pour assurer la continuité des mobilités. Déjà aujourd'hui, on met 10 minutes porte à porte à vélo, non sans danger, entre le siège de Méert et le quartier (nous l'avons testé!). L'idée du téléférique, lancée il y a plusieurs années pour relier Fives à Saint-Sauveur, reste ouverte.

 

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