Fives ECL inaugure ses ateliers 4.0

L'équipementier pour l'industrie de l'aluminium, qui vient d'engranger deux contrats au Moyen-Orient totalisant 55 M€, accueille ses nouveaux moyens de production en pleine phase ascendante. 32 recrutements ont déjà eu lieu cette année.

Fives ECL est une entreprise lilloise discrète. Rentrée dans le giron du groupe Fives en 2015, elle est pourtant l'un des deux opérateurs mondiaux d'équipement pour l'industrie de l'aluminium. A son catalogue, des machines de service d'électrolyse (MSE), son produit phare dont il est numéro un mondial, et qui peuvent peser jusqu'à 150 tonnes, mais aussi des systèmes de manutention et de stockage d'anodes. Cette entreprise de 250 salariés (dont 75 ingénieurs) vient d'inaugurer, en présence de Xavier Bertrand, ses nouveaux ateliers 4.0 sur son site de Ronchin, où elle s'étend sur 18 000 m2 bâtis. Il s'agissait de réorganiser les flux de production interne, tout en apportant davantage de flexibilité et d'agilité : robotisation, notamment avec un robot de soudure pour très grandes pièces jusqu'à 8 mètres de long, amélioration des conditions de travail, optimisation du parc machines en usinage, avec deux nouvelles machines connectées, et plus largement, intégration du digital dans les procédés, avec la mise en place d'un portail numérique interne. Une mutation vers l'industrie 4.0, soutenue par le plan France Relance et la Région. L'investissement atteint 4 M€.

55 M€ de marchés aux Emirats

Il entre en production à un moment très favorable puisque Fives ECL vient de rentrer pour 55 M€ de commandes du Moyen Orient : un marché d'un peu moins de 50 M€ aux Emirats Arabes Unis pour le compte du groupe Dubal, à travers le remplacement de pas moins de 13 MSE, et un contrat de 7 M€ à Bahrein. Du reste, l'entreprise réalise 95% de son activité à l'export, où sont situées l'essentiel des fonderies d'aluminium, même si la région compte le plus gros site européen, avec Aluminium Dunkerque, avec lequel le partenariat est étroit. La dynamique est forte et a permis de générer 32 recrutements en CDI depuis le début d'année, un rythme qui doit se prolonger, observe Sébastien Cailleteau, directeur général, qui souligne aussi la nécessité d'anticiper une pyramide des âges élevées. «  On veut profiter d'avoir ces machines en production pour optimiser le transfert de savoir », explique-t-il à Eco121.

L'investissement lillois s'inscrit dans une grosse dynamique industrielle du groupe, qui vient d'inaugurer coup sur coup deux usines à Bordeaux (robotisation de palettes) et à Lyon (mécanisation de magasins pour retail), et qui porte deux projets en France (inducteurs, dans l'est de la France, et systèmes de combustion, à Marseille). "On investit massivement car on croit que la réindustrialisation de notre pays est possible", plaide Frédéric Sanchez, président du groupe (et de Medef International, par ailleurs).