Groupe Positive se réorganise après sa poussée de croissance

Mathieu Tarnus, le fondateur et dirigeant de Groupe Positive. Mathieu Tarnus, le fondateur et dirigeant de Groupe Positive.

Hem. Le propriétaire de Sarbacane a réalisé cinq opérations de croissance externe en 2023. Ce qui le pousse aujourd'hui à se structurer pour activer les synergies. Sans renoncer à de nouvelles acquisitions.

Il faut digérer. Le spécialiste du marketing digital Groupe Positive a été boulimique l’an dernier, avec pas moins de cinq acquisitions. Il a mis la main sur l’italien 4Dem, le lyonnais Signitic, le spécialiste français des logiciels de prospection noCRM.io (4 M€ de CA), ainsi que sur la plateforme polonaise User.com. Enfin, en décembre 2023, il a racheté la société allemande MailingWork (4 M€ de CA). En un an, les effectifs ont doublé, passant de 150 à 300 salariés. Le chiffre d’affaires s’est envolé de 60% en 2023 pour atteindre 44 M€ (contre 20 M€ en 2020 et 27 M€ en 2022).

« On a un rythme de croissance de start up, alors qu’on est une scale up », se félicite Mathieu Tarnus, le dirigeant et cofondateur du groupe qui a pris le nom de Positive en 2022 avant une première vie sous le nom de Sarbacane. Le groupe vise les 50 M€ de chiffre d’affaires fin 2024, dont 6 M€ en croissance organique. « L’idéal serait d’atteindre 60 M€ en allant chercher 10 M€ de croissance externe ». Avec l’objectif 100 M€ en 2026. Des ambitions notamment permises par l’entrée au capital des fonds Idi en 2020 et EM2 en 2022.

50% à l'international

Car les emplettes vont se poursuivre. « On ne peut pas rester sans faire d’opérations cette année. On a redéfini notre feuille de route. On veut aller chercher des entreprises de plus grande taille, mais surtout des étrangères. On regarde l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni et les pays nordiques. » En France, le groupe vise la diversification car il est l’un des leaders sur son cœur de métier, les emails marketing. « On pourrait aller vers des territoires où l’on n’est pas du tout. » Aujourd’hui, Groupe Positive réalise 50% de ses activités à l’international (avec une part de 30-35% en Allemagne).

C’est en 2010 qu’il a commencé à lorgner hors de ses frontières. « Mais c’était déjà trop tard, se souvient le dirigeant. Il aurait fallu investir beaucoup d’argent pour s’y développer. Mieux valait procéder à des rachats. » Cette fièvre acheteuse a aussi des conséquences sur l’organisation du groupe construit autour de Sarbacane (20 M€ de CA). « On a longtemps pensé que les synergies se feraient naturellement, mais il faut les driver, concède Mathieu Tarnus. On n’a pas envie que Positive soit une holding, mais dans les faits, on en est une. On a commencé dans une logique financière, on voudrait maintenant mettre de l’opérationnel pour créer des solutions ensemble et des produits communs. »

Pour cela, des directeurs de groupe, qui travaillent avec toutes les sociétés de la galaxie Positive, ont été nommés il y a peu : un CTO, un responsable grands comptes et un chief revenue officer. Un directeur technique, un directeur marketing et un DRH groupe sont encore attendus. Le Comex sera réorganisé autour de dix personnes. Structure qui sera complétée par un comité de direction groupe de vingt personnes, composé des dix du Comex et des directeurs étrangers. « Quand on est à la tête de 300 personnes, dont des étrangers, et potentiellement 400 à la fin de l’année, il y a une nécessité de structuration. » Qui pourrait passer par un rassemblement des entreprises sous une seule et même marque.

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