L’Afrique, terre d’avenir pour InnoVent

InnoVent a déployé plusieurs projets en Namibie dont cette ferme photovoltaïque InnoVent a déployé plusieurs projets en Namibie dont cette ferme photovoltaïque

Spécialiste de la construction de parcs solaires et éoliens, l’entreprise de Grégoire Verhaeghe fait de l’Afrique son tremplin de développement et passe un nouveau cap en 2018.

Le journal L’Expansion l’avait classée comme l’une des plus belles pépites entrepreneuriales indépendantes de France en 2015. Trois ans après, InnoVent confirme la poursuite de son développement, tiré notamment par la conquête de l’Afrique. Elle est présente essentiellement en France mais aussi au Maroc, Sénégal, Benin, Afrique du Sud, Namibie... Les pays sont sélectionnés selon leur stabilité politique, les besoins énergétiques et la stabilité du réseau électrique. A chaque fois, des filiales sont alors ouvertes et l’intégralité du projet est développé en interne (50 personnes) : des études de faisabilité, au suivi de chantier, jusqu’à la maintenance. L’électricité est revendue aux gestionnaires de réseaux locaux. Par la suite, l’entreprise peut être amenée à revendre tout ou partie de la filiale à des locaux.

Opportunités africaines

Pour se développer en Afrique, le plus compliqué a été le financement. « Au départ, nous faisions appel à la plateforme de financement participatif Lendosphère. Aujourd’hui, les banquiers ont compris la rentabilité de ces techniques, et nous accompagnent. », explique le fondateur pour qui ce continent s’est avéré source d’opportunités du côté législatif : « En moins d’un an, un permis peut être délivré pour développer un parc solaire ou éolien, contre 7 à 10 ans pour la France. » Même si parfois, certaines situations se tendent, à cause de la corruption ou de décisions politiques locales inattendues. Au Bénin, trois ans après avoir créé un parc solaire de 5 MW, le nouveau gouvernement vient de tout arrêter du jour au lendemain, pour d’obscures raisons. L’entreprise va engager des recours juridiques. Créé en 2001, le groupe devrait générer un chiffre d’affaires fin 2018 de près de 56 M€ (dont 26% en Afrique) soit un quasi-doublement en un an. Une envolée adossée sur l’aboutissement de projets de parcs ayant des tailles significatives (jusque 36MW contre 10MW habituellement en moyenne). Le parc global a aujourd’hui une capacité d’exploitation de 250MW (contre 178 MW en 2017) dont 18% en Afrique. Et sur 2018/2021, InnoVent prévoit la construction de nouveaux parcs pour 319 MW, soit 420 M€ d’investissement dont 76% par endettement ; activité capitalistique oblige.

Les marchés de demain

En-dehors de la construction de fermes éoliennes et solaires, InnoVent maintient sa participation de 40% dans l’entreprise de biogaz Nénufar en région parisienne et poursuit sa stratégie d’innovation : création d’une éolienne avec un mât en treillis bois (première mondiale installée en Haute-Marne fin 2018), vente d’électricité directement aux entreprises et R&D en matière de smartgrids.

Pour Grégoire Verhaeghe, fonceur enthousiaste, il faut être en perpétuel mouvement. Dans son ancienne entreprise textile, il avait testé le concept des énergies propres, en installant juste une éolienne. Pressentant le potentiel, il avait alors vendu la société pour se lancer dans InnoVent. L’Afrique, découverte lors de plusieurs Paris-Dakar à moto, est devenue pour lui le continent du développement. Il n’attend rien des politiques français engagés dans son électrification. Par contre, il pressent déjà les marchés de demain, « tous ces villages qui n’ont pas d’électricité. Il faudrait développer une plate-forme de micro-crédits dédiés à ces projets. Le soleil et le vent sont des énergies gratuites. elles peuvent réellement changer la donne économique localement »

Anne Henry-Castelbou

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