Investisseurs de tous les pays, unissez vous ... en Hauts-de-France !

Ci-dessus, l'usine Coca-Cola de Socx, près de Dunkerque. Le groupe américain investit encore 30 M€ cette année. Ci-dessus, l'usine Coca-Cola de Socx, près de Dunkerque. Le groupe américain investit encore 30 M€ cette année.

Le deuxième Investor Day a confirmé l'attractivité des Hauts-de-France. Avec des dirigeants d'entreprises étrangères qui jouent volontiers les ambassadeurs de notre territoire.

Si un indicateur reste au beau fixe dans la région, c'est celui de l'attractivité économique et de l'investissement étranger. Un constat déjà établi en 2017 par une étude de KPMG, et plus que confirmé par une nouvelle étude menée l'été dernier et présentée au conseil régional lors d'un « Investor Day » devant un parterre de grands dirigeants. L'occasion de réfléchir sur les profondes mutations du monde, et sur les grands enjeux, entre développement durable, innovation et emploi.

Les groupes étrangers, qui s'implantaient beaucoup par croissance externe, le font désormais plus souvent par création, avec des secteurs particulièrement en pointe, l'agroalimentaire, l'automobile et le tertiaire. On notera par ailleurs la prééminence des nationalités belge et américaine parmi les investisseurs. Ceux-ci ont une image favorable de notre région, en forte amélioration depuis cinq ans, malgré quelques bémols comme la sécurité des biens et des personnes. Les débats ont aussi montré une certaine inquiétude sur l'aspiration forte des talents par les gros projets de mégafactories alors que les pénuries d'emploi demeurent très sensibles. Mais qui ne gomment pas la belle image des Hauts-de-France, avec une région qui se veut toujours plus pro-business. « Quand vous êtes dans les Hauts-de-France, quelle que soit votre nationalité, vous êtes une entreprise des Hauts-de-France et je dois me battre pour vous », a proclamé Xavier Bertrand.

«Saint-Amand est un fleuron, un site stratégique pour le groupe », relève de son côté, Thibault Desmarets, président de GSK France qui confirme un investissement de 45 M€ dans les deux ans qui viennent après 600 M€ investis depuis 2010. Chez l'américain Procter & Gamble, on a injecté 300 M€ en quelques années sur l'usine d'Amiens (1 100 salariés). « C'est un vrai fleuron industriel » se félicite Béatrice Dupuy, son PDG France, qui souligne la technologie, les talents, mais aussi l'exigence du consommateur français. Coca-Cola, à Socx, poursuit aussi un rythme rapide d'investissements : 110 M€ depuis 2018, et 30 M€ en 2022.

"Le coup de Corning" 

Une des implantations significatives annoncées cette année fut celle de l'américain Corning : un investissement de 150 M€ pour créer à Ruitz une unité plasturgique qui génèrera 100 emplois en première phase. Un projet décroché contre la Pologne, grâce à la mobilisation forte de Nord France Invest ... et un voyage au siège de Boston de deux élus régionaux. « Ils ont su convaincre notre direction », rapporte Laurent Picard, patron de Corning Life Sciences en France. Une pratique que Nord France Invest tente à nouveau actuellement sur un autre dossier. « On appelle ça le coup de Corning en interne », sourit Laura Marzouk, en charge du pôle Entreprise et Emploi à la Région.

Et demain ? Le contexte international est compliqué. « Mais ne pensons pas que la mondialisation est terminée. Ce serait une énorme bêtise ! Mais elle a fondamentalement changé. Les entreprises multinationales deviennent multi-territoriales ou multi-locales », analyse Jean-Pierre Letartre, président d'Entreprises & Cités