José Derycke, président de Maxxing

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Il déteste les vacances, le parisianisme ... et le pôle de compétitivité Picom, « un gros gâchis d'argent public ».

Il n'aime plus l'élevage de trotteurs, mais il adore ses 500 pigeons, redevenu colombophile sur le tard. A 58 ans, José Derycke n'a pas peur de ses opinions. Ce natif du bassin minier, à Houdain, le clame d'ailleurs dans la baseline plutôt cash de sa société Maxxing : « Faites l'amour à vos clients, pas la guerre... des prix ! » Maxxing est un éditeur de logiciel lancé il y a quatre ans à Marcq-en-Baroeul, autour de la problématique d'un commerce traditionnel confronté à la révolution numérique et appelé à se réinventer plutôt que de chercher une réponse par les prix toujours plus bas. A l'époque, José Derycke revend sa société Mapping, née dans le logiciel de gestion de fond de page, référent d'IBM, pour ne conserver que Maxxing, et la développer avec les 6 M€€ du prix de la cession. Avec une intuition : la puissance du digital et des big data permet d'interconnecter le client dans toutes ses dimensions. Et de lui proposer une offre très personnalisée et interactive sur la base de son historique, des promotions et du couponning, et donc de nourrir un lien de proximité et de fidélité tout en optimisant les coûts de marketing des enseignes. Intuition payante : avec son savoir-faire, Maxxing accroche des références majeures, entre Carrefour, Auchan.fr, Sephora, la Fnac, Picard, 5 X (en Russie) ou Total, et des partenaires de haut vol comme Accenture, Sopra ou Cap Gemini, comme intégrateurs. L'entreprise compte 60 salariés pour un chiffre d'affaires de 10 M€€ l'an dernier dont 36% à l'export, avec une rentabilité enviable de plus de 25%. Et une perspective d'au moins 20 nouveaux collaborateurs en 2017.

 

Ecole de la vie

De quoi s'assurer les honneurs de la presse économique : elle figure au 10e rang des plus belles entreprises indépendantes de France de l'Expansion. L'entreprise est détenue par José Derycke et sa famille, son associé Alexis Macrelle -entré comme ingénieur stagiaire il y a 20 ans, Finorpa et CIC Investissement. Une ouverture de capital devrait à nouveau intervenir pour permettre à Maxxing de monter en puissance notamment à l'international. Le potentiel est énorme, selon José Derycke, qui se refuse néanmoins à toute projection. Mais la récente signature d'un partenariat majeur avec le leader mondial des logiciels de la relation client, Salesforce, lui ouvre les portes du monde. Courant novembre, Maxxing doit d'ailleurs se déplacer à San Francisco pour leur grand événement annuel, Dreamforce, qui réunit près de 100 000 acteurs autour du commerce de demain.

« On n'a pas la prétention de réinventer le commerce, mais on a les outils qui permettent aux départements marketing d'être « no limit » avec leurs envies », estime José Derycke, fier de montrer tout le champ des possibles dans le showroom du siège, que déjà 2800 personnes sont venues visiter.
Une forme d'aboutissement pour celui qui, autodidacte pur, sans bac, né dans les corons, où habite toujours sa mère, avait démarré à 18 ans comme simple vendeur de caisses enregistreuses Casio. Une expérience de terrain irremplaçable où il s'est d'ailleurs illustré comme meilleur vendeur européen avant de connaître quelques anneées plus tard les affres du redressement judiciaire chez Mapping, puis de s'en sortir. « C'est la bonne école de la vie d'être confronté aux problèmes » sourit cet homme très direct au tutoiement facile. Aujourd'hui, l'ancien pilote de rallye s'amuse d'être « contacté tous les jours » par des investisseurs désireux d'entrer au tour de table et se régale dans la conduite au cordeau de cette expansion très rapide.

 

 

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