La Fédération des travaux publics tonne contre les donneurs d’ordres publics

La fédération des travaux publics des Hauts-de-France tire la sonnette d'alarme dans un courrier datant de ce mardi 6 octobre. La fédération des travaux publics des Hauts-de-France tire la sonnette d'alarme dans un courrier datant de ce mardi 6 octobre.

La fédération patronale des Hauts-de-France demande aux élus et aux collectivités de reprendre au plus vite le niveau d’investissement d’avant crise, jugé encore très insuffisant aujourd'hui. L’enjeu est énorme : la santé financière des 650 entreprises régionales.

« Un tiers des entreprises de travaux publics éprouvent de fortes craintes pour la continuité de leur activité. » L’étude menée par la Fédération Régionale des Travaux Publics Hauts-de-France  (FRTP) auprès des dirigeants du secteur est sans appel. Le manque criant d’appels d’offres passés par les donneurs d’ordres publics entraîne une angoisse grandissante quant à la pérennité des 650 entreprises et 26 000 salariés du secteur régional. Plus de 60% de la commande globale dépend uniquement des collectivités territoriales, selon la FRTP Hauts-de-France. Or, « malgré certaines déclarations qui se veulent rassurantes », depuis le déconfinement et l’installation des nouvelles gouvernances suite aux municipales en juin dernier, « la profession constate que les appels d’offres sont toujours aussi bas », regrette la fédération patronale. Qui tonne dans un courrier datant de ce mardi 6 octobre : « Les aides financières sont là, mais ne sont pas utilisées ! » Alors que « les services techniques sont en mesure de décider des travaux et de passer des appels d’offres. De nombreux dispositifs financiers sont d’ailleurs disponibles et permettent à ces collectivités d’engager ces investissements. »

« Il est indéniable que ni les élus ni les services des collectivités ne donnent un vrai coup d’accélérateur »,

Bernard Duhamel, président de la FRTP Hauts-de-France

 

Pendant le confinement les appels d’offres des donneurs d’ordres publics étaient en repli de 45% en mars et de 70% en avril. Malgré une nette amélioration, ils affichaient encore en recul de 33% fin août. La profession appelle donc les collectivités à reprendre le plus rapidement possible un niveau d’investissement identique à celui d’avant la crise sanitaire. Faute de quoi, un tiers des entreprises pourraient réaliser moins de la moitié de leur chiffre d’affaires en décembre prochain, par rapport à décembre 2019, juge la FRTP. « Il n’est pas possible pour une société de voir son chiffre d’affaires chuter de moitié sans traduire cela par une réduction de postes, voire pire », alerte le président de la fédération régionale Bernard Duhamel. Selon qui, les municipalités et intercommunalités doivent désormais agir et… investir. « Il est indéniable que ni les élus ni les services des collectivités ne donnent un vrai coup d’accélérateur, regrette-t-il. Avant de poursuivre : Nous avons joué le jeu à la sortie du confinement, nous attendons que les donneurs d’ordre fassent de même. » Voilà qui est dit !