La MEL adopte son budget 2023

Malgré un contexte inflationniste tendu, la Métropole maintient un haut niveau d'investissement pour 2023 dans un budget qui tangente les 2 milliards d'euros..

La Métropole européenne de Lille vient d'adopter son budget primitif pour 2023, à hauteur de 1 996 M€. Avec un surcoût de 67 M€ en fonctionnement du fait des hausses de charges (+5,6% en un an), les capacités d'autofinancement de la MEL sont affectées pour 2023. Inflation non compensée, hausse des taux d'intérêt, difficultés d'approvisionnement en matières premières, l'agglo lilloise connaît un effet ciseau évident avec une hausse des dépenses plus rapide que les recettes. Pour autant, elle parvient à maintenir un budget volontariste en matière d'investissement, puisque leur volume est fixé à 613 M€, après une année 2022 qui aura atteint un record absolu en terme de dépenses d'équipement réalisées, soit 500 M€. « On espère un peu plus (en réalisé) en 2023 puis ce sera crescendo jusqu'à la fin du mandat et celui d'après, pour couvrir les besoins », explique Damien Castelain, président de la MEL. Parmi les gros enjeux à venir, citons les transports, les déchets ou encore les stations d'épuration, et plus largement le cadre de vie et la transition écologique.

Malgré cette équation délicate, la MEL parvient à stabiliser son encours de dette (1,3 milliard d'euros), grâce à une grosse opération exceptionnelle, la cession (enfin) de l'ancien siège de la rue du ballon. Au total, la capacité de remboursement de la MEL s'établit à 4,1 ans, une très bonne performance par rapport à ses homologues.

Poussée de la TEOM

Le levier fiscal n'est toujours pas activé, promesse du président Castelain depuis le premier jour de son mandat. En revanche, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), elle, connaît un coup de vis de 1,25 point (l'équivalent d'un surcoût de 27 € par ménage). Il s'agit d'un ajustement surtout technique, après un changement législatif intervenu en 2019. A l'époque la MEL avait du baisser son taux de TEOM de fortement (de 16,88% à 13,39%). Elle le remonter aujourd'hui à 14,64%, afin de pouvoir financer les gros programmes d'investissements en matière de tri : le schéma directeur des déchets prévoit une enveloppe de 140 M€, notamment pour créer un total de 5 000 points d'apport volontaires mais aussi pour modifier les centres de tri qui vont désormais accepter les plastiques.

 

On notera que le budget de la MEL programme 1 587 M€ aux politiques métropolitaines ou en reversement aux territoires, avec plusieurs pôles majeurs :  517 M€ pour les transports, mobilité, accessibilité, sécurité, 353 M€ pour les politiques environnementales, ou encore 246 M€ pour les reversements aux communes. (voir tableau ci-dessus)