La Virgule, future référence européenne de l'upcycling technique ?

Nathan Douillard, Benoît Gourlet et Maxime Labat réutilisent des textiles techniques au profit d'une bagagerie résolument durable. La montée en régime s'avère rapide.

 

C'est une histoire de son temps. Celle de jeunes diplômés vivant mal dans une société d'hyperconsommation et désireux d'être mieux alignés face à une planète aux ressources limitées. La Virgule est née de la volonté commune de Benoît Gourlet et Nathan Douillard, deux ingénieurs ITEEM, et Maxime Labat, diplômé de l'Edhec, de trouver des solutions pour la fin de vie de textiles techniques très spécifiques, à l'instar de kayaks gonflables, de toiles de zodiacs ou équivalent, de voiles de kitesurf ou de windsurf, voire de matelas de yoga. Un univers qu'ils connaissaient bien, Benoît ayant été ingénieur produit chez Decathlon sur la marque de surf, Maxime ayant été champion de planche à voile. « Notre mission est de rendre circulaire le monde du sport et de l'outdoor », lance Nathan Douillard.

Cela tombe bien, la demande du secteur est forte et croissante, sous la pression de la réglementation comme des consommateurs. La matière brute est donc nettoyée, découpée, repassée et recousue en différents objets. Après un démarrage avec un ESAT de Calais, la société a modifié son fonctionnement pour hisser ses exigences de qualité : les pièces brutes de textile techniques sont préparées par un ESAT, avant d'être acheminées dans un atelier de couture au Portugal. Les associés ont développé aujourd'hui une gamme d'une quinzaine de produits « upcyclés » : sacs à dos ou de voyage, sacoches de vélo et jusqu'à des sacs banane. La Virgule a déjà réalisé un joli chiffre d'affaires de 200 K€ l'an dernier et mise au moins sur un doublement cette année, grâce à son site web mais aussi à une présence renforcée dans des réseaux de distribution puissants comme Globetrotter en Allemagne. Soutenus par Hodefi, les incubateurs Evident, Rev3 et Planète A, les dirigeants sont désormais lauréats Réseau Entreprendre. Une maturité qui leur permet d'envisager une levée de fonds dans les 12 mois de 300 à 500 K€, pourquoi pas en « crowdequity » pour rester en phase avec leurs convictions.