L’aéroport de Lille sur la voie de la reprise

Les travaux de modernisation de l'aéroport devraient démarrer en 2024. Les travaux de modernisation de l'aéroport devraient démarrer en 2024.

Avec plus d’1,3 million de passagers accueillis depuis le début de l’année, l’infrastructure lilloise s’approche de son trafic de 2019. Confortant son concessionnaire dans sa volonté de mener à terme son projet de modernisation. Qu’il défendra devant le tribunal administratif de Lille fin novembre.

« La visibilité à long terme est toujours compliquée mais les signaux sont encourageants », déclarait-il l’an dernier. Les chiffres annoncés mercredi 16 novembre ont confirmé les dires de Marc-André Gennart, Dg du concessionnaire Aéroport de Lille SAS. Sur les neuf premiers mois de l’année, un peu plus d’1,355 million de passagers ont transité par l’aéroport lillois. Un trafic en progression de près de 70% sur un an et qui atteint 80% de celui enregistré à la même période en 2019. « On vise 1,7 million de passagers pour l’ensemble de l’année 2022 et ainsi frôler le niveau de 2019 », prévoit Marc-André Gennart, qui dit « ne pas noter de tendance de fond mais une nette reprise dès le mois de mai qui s’est maintenue cet automne ».

A bord, cette dynamique s’illustre par un taux de remplissage de 88% cet été (supérieur à 2019) — malgré des perturbations liées principalement au manque de personnels au sein des compagnies aériennes. « Désormais, tous les postes vacants ont été remplis. Les vols mis en vente et annoncés seront opérés », affirme le Dg.

Côté mouvements, par rapport à 2019, le nombre de vols effectués jour et nuit est en repli de 35% et celui des vols de nuit recule de 22%. Tandis que le nombre de passagers par avion grimpe de 20%. En raison de la sortie des petits avions (moins de 100 sièges) des flottes des compagnies au profit d’engins plus gros (149 à 197 sièges). « Moins de trafic c’est forcément moins de nuisance. Et ça, c’est un point très important dans notre projet de modernisation », souligne Marc-André Gennart.

Devant la justice

Et pour cause. Lors de la présentation du bilan de l’activité à date, le Dg d’Aéroport de Lille SAS (photo) en a profité pour faire un point d’étape sur ce fameux projet qui devrait entre autres optimiser la capacité d’accueil de l’aéroport dès 2026. « La concertation entre les parties prenantes au projet et le grand public a eu lieu fin 2020. La Covid nous a permis de travailler un dossier plus solide et d’éviter de nous prendre les pieds dans le tapis », poursuit le dirigeant.

Pour autant, deux ans plus tard, les refus et les recours contre le projet de modernisation se poursuivent, malgré l’avis favorable de la Commission d’enquête publique reçue en avril dernier et l’autorisation environnementale délivrée cet été par le préfet de Région. « Nous attendions notre permis de construire fin juin. Mais il n’a pas été signé par les maires de Lesquin et de Fretin, regrette Marc-André Gennart. L’affaire sera réglée devant le tribunal administratif de Lille. Tout comme le recours déposé par trois associations environnementales ». Rendez-vous le vendredi 25 novembre donc.

12 millions de passagers potentiels

Quoi qu’il en soit, Marc-André Gennart maintient son calendrier : les travaux débuteront en 2024 pour deux ans. « Ce projet est une nécessité. L’aéroport n’attire que 2 millions des 12 millions de passagers potentiels de la région. Les autres utilisent les aéroports de Paris ou de Belgique. On se doit d’être plus attractif », insiste le Dg.

Outre l’extension de 50% des bâtiments et la mise aux normes réglementaires, les travaux de l’aéroport visent une amélioration de l’expérience voyageur à travers de nouvelles offres en terme d’accessibilité, de restauration ou bien de services digitaux. Ils permettront également au concessionnaire d’atteindre ses objectifs et de tenir ses engagements environnementaux déclinés en un plan d’actions ciblé (diminution des déchets non valorisés, des consommations d’énergies, des émissions de CO2…). Autant de projets traduits à travers un nouveau logo "symbole de légèreté, de réseau de transport, d'ancrage territorial..."

1 600 personnes travaillent jour et nuit à l’aéroport de Lille. La SAS emploie quant à elle une centaine de salariés.